Le grossiste en bois namurois Carlier a inauguré officiellement sa nouvelle implantation de Suarlée il y a quelques semaines. Un site déjà en fonctionnement depuis quelques mois. Un investissement nécessaire pour l'entreprise mais qui pourrait poser question à l'heure où les prix de l'énergie explosent. Et pourtant, tout a été pensé pour être le moins dépendant possible des apports externes.
Le grossiste namurois Carlier Bois s'est installé depuis quelques mois sur les hauteurs de Namur, à Suarlée plus précisément. Au total, Quatre hectares de bois et de matériaux sont stockés sur ce nouveau site. Un investissement important justifié, pour Jean-Michel Carlier, l'administrateur-délégué de Carlier Bois. Notamment par le manque de place dans l'implantation historique, située en bord de meuse, à côté du CHR de Namur.
"Malgré de nombreuses extensions et trois rénovations sur le site historique de Namur, nous étions toujours à l'étroit. La partie réservée aux professionnels a déjà été déménagée à Suarlée il y a une dizaine d'années. Une évolution en deux temps : d'abord par la construction de deux halls de stockage non accessibles au public, en 2015, puis trois nouveaux halls couverts, les bureaux et la salle d'exposition. Nous occupons ce nouveau site depuis janvier 2022."
Tous les bois ne sont pas logés à la même enseigne. Si certains ont besoin d'air pour sécher, d'autres, plus exotiques, doivent être stockés dans de grands halls chauffés. Et ce ne sont pas les seuls surfaces à bénéficier d'un apport en chauffage, les locaux de transformation ou de fabrication de panneaux, tout comme les bureaux sont également concernés. Enfin, niveau électricité, les nombreuses machines industrielles sont elles aussi gourmandes en énergie.
L'implantation de Carlier Bois pourrait donc poser question à l'heure où le coût de l'énergie flambe. Mais le projet de ce grossiste a été réfléchi à la source pour être quasiment autonome.
"Il y a évidemment des halls ouverts puisque certains bois doivent sécher à l'air libre, mais trois autres sont isolés et l'atelier de menuiserie est chauffé", explique Jean-Michel Carlier. "Le chauffage est exclusivement alimenté par nos copeaux de raboteuse via une chaudière biomasse. Ce système nous permet d'être totalement indépendants du gaz ou du mazout. Concernant l'électricité, nous avons installé 640 panneaux photovoltaïques, ce qui représente un peu plus de 2/3 de nos besoins. Enfin, nous récoltons également l'eau de pluie via deux citernes qui alimentent les sanitaires et les douches. Et depuis janvier, nous sommes, là aussi, en totale autonomie pour ces besoins-là."
Un projet d'envergure qui a même permis la création d'une trentaine d'emplois sur le site.
Autoproduction énergétique et besoins économiques. Deux notions que de plus en plus d'entrepreneurs tente de conjuguer ensemble.