L'entreprise Jumatt, spécialisée dans la construction de maisons en ossature bois, a officiellement déposé le bilan. Une trentaine d'ouvriers, travaillant sur le site situé dans la cité des ours, a appris avec déception l'arrêt de l'activité. Lors d'une assemblée générale, les désormais ex-ouvriers de Jumatt ont été informés des démarches à suivre.
L'ambiance dans l'entreprise est morose, semblable à celle d'une entreprise fantôme. Pourtant, dans le réfectoire, les trente travailleurs vivent des moments difficiles après l'annonce de la faillite. Jumatt a décidé de ne plus proposer ses ossatures bois aux particuliers, mais uniquement aux entreprises. Cette transition, cependant, n'a pas rencontré le succès escompté. Stéphane Halter, délégué syndical FGTB de Jumatt, exprime sa frustration :
Cela fait 18 ans que je suis ici. La société me tenait très, très à cœur. Ça fait un an qu'on a prévenu la direction que de passer du noir au blanc c'était dangereux. On a toujours fait des ossatures pour les particuliers et elle a voulu tout changer d’un coup. Ils ne nous écoutent pas et ne cherchent pas à savoir notre ressenti.
La faillite sera officiellement déposée ce 27 juin, et un curateur sera nommé dès le lendemain. Les travailleurs se retrouvent donc sans emploi et se tournent vers leur syndicat pour des réponses. Jonathan Hubert, secrétaire régional pour la centrale FGTB Namur-Lux, explique :
Les travailleurs vont se retrouver au chômage, donc ils n'ont plus de travail, à moins que le curateur retrouve un repreneur. C'est ce que l'on espère encore aujourd'hui. Mais, on va partir sur l'hypothèse la plus pessimiste, c'est-à-dire que ces travailleurs se retrouvent au chômage, on va donc devoir faire toute une série de dossiers administratifs pour qu'ils puissent toucher leur indemnité de rupture."
La situation est particulièrement difficile pour ceux qui ont passé toute leur carrière dans l'entreprise. Certains, proches de la retraite, doivent réapprendre à rédiger un CV et à postuler pour de nouveaux emplois. Alain Larivière, délégué FGTB de Jumatt, partage son désarroi :
C'est pénible. C'est triste. J’ai passé 36 ans dans cette entreprise. On était beaucoup à donner pour cette entreprise. Quand vous avez toute une partie de votre vie dans la même entreprise, c'est plus qu'un boulot. Nous sommes dans un secteur qui recrute, mais c’est quand même plus compliqué pour quelqu'un qui a 25 ou 35 ans de carrière dans la même entreprise de devoir partir et devoir recommencer tout à zéro ailleurs.
Le seul espoir des salariés réside dans l'éventualité qu'un repreneur se manifeste pour racheter Jumatt Andenne. Cependant, selon les avis recueillis lors de l'assemblée, il semble que le groupe flamand propriétaire de Jumatt préfère rapatrier la production au nord du pays.