On en parle depuis plus de 20 ans à Philippeville. L'actuel zoning commercial des 4 vents sera-t-il étendu ? C'est en tout cas la volonté d'Equilis, un promoteur qui vient de réintroduire une demande de permis suite à l'annulation, il y a près d'un an, de son projet précédent par la Wallonie. Réduction de la superficie, ajustements quant à la mobilité sur le site... Ces modifications permettront-elles à cette extension, nommée F'lip Park, d'être approuvée ? La majorité répond oui. Pour la minorité, c'est un non.
Le promoteur Equilis souhaite étendre le zoning commercial des 4 Vents de Philippeville d'au moins 11 hectares, pour accueillir une vingtaine d'enseignes supplémentaires. Equilis vient donc de déposer une deuxième demande de permis en deux ans. Des modifications ont été effectuées dans le dossier puisqu'en 2023, le projet a été recalé par le fonctionnaire délégué et celui des implantations commerciales de la Wallonie en 2023. Le bourgmestre de Philippeville, Jérémy De Martin, détaille les changements :
Il y a une réduction des surfaces commerciales, puisque ça ressortait des remarques de l'ancienne enquête publique. Il y a l'intégration paysagère qui a été revue, mais aussi tout un pôle mobilité, parce que ça avait été souligné surtout par le parti Ecolo. Il y avait des lacunes au niveau de la mobilité, et ce a été retravaillé également.
Mais qu'en pensent les autorités communales de Philippeville ? Côté majorité, c'est une belle opportunité.
Il y a quelques années d'ici, nous avons voulu changer le plan de secteur. Parce qu'on voulait un redéploiement économique de la ville qui génère de l'emploi mais aussi des recettes. Et donc on était favorables à ce moment là au projet. En 2023, on a toujours soutenu ce projet. Maintenant qu'il y a ce nouveau projet, on va écouter les remarques de l'enquête publique et voir l'opportunité de soutenir ce projet-là. Mais on n'est pas contre ce projet depuis le début, donc on ne serait pas cohérents, maintenant qu'il y a des modifications, de dire qu'on s'y oppose.
Pour la minorité, par contre, c'est un énième épisode d'une saga qui ne doit pas aboutir. D'abord parce que les eaux usées provenant des nouveaux commerces ne pourraient être traitées dans la station d'épuration, trop petite. Mais Paul Pirson, conseiller communal s'appuie aussi sur un problème de concurrence entre commerces du zoning et du centre.
Tout d'abord, on nous a promis qu'il n'y aurait pas d'Horeca ni de magasins de vêtements dans le nouveau projet. Quand on a reçu le dossier, il n'y avait pratiquement que ça. Le second mensonge, c'était la possibilité d'avoir une politique commerciale et une police commerciale et de pouvoir interdire certains commerces et en promouvoir d'autres. C'était faux. Et donc aujourd'hui, nous nous retrouvons avec deux, trois ou quatre friches commerciales, sans parler des cellules commerciales vides dans le centre-ville. Donc je vois mal comment on va encore justifier la chose.
Si l'on en croit la majorité, ce zoning est nécessaire et attendu, mais alors comment le bourgmestre explique-t-il ces fermetures ?
Je pense qu'il y a plusieurs paramètres économiques que je ne maîtrise pas... Parce qu'il y a des redéploiements au niveau de certains commerces. Je pense au magasin Bristol qui est en liquidation au niveau global. Le magasin Leen Bakker, c'est lié au zoning. Pourquoi ? Parce que vu que le zoning ne se développe pas, leur chiffre d'affaires a baissé et ils ont préféré se réorganiser et supprimer le point de vente de Philippeville. Mais ils regrettent amèrement que le zoning ne soit pas encore réalisé.
Parmi les pistes de solution amenées par l'opposition, la création d'un zoning artisanal ou industriel qui permettrait aux PME et entrepreneurs de louer des espaces de production à prix réduits. Qu'ils soient pour ou contre, les citoyens vont pouvoir faire entendre leur voix puisque l'enquête publique se tiendra du 5 août au 19 septembre prochains.