Les apiculteurs sont confrontés à une année particulièrement difficile en raison des conditions météorologiques changeantes. Cette année, la récolte de miel a été réduite à un quart de la production habituelle. Exemple à Jemeppe.
La météo capricieuse a lourdement affecté la production de miel, comme l'explique Mathieu Decoster, l'un des deux fondateurs de Beelgium :
Pour ce qui est de la première partie de la récolte, au printemps, ça a été assez mauvais. On n'a eu qu'un tiers de la récolte estimée par rapport aux autres années. On a récolté quatre tonnes versus entre douze et quinze tonnes les autres années. C'est vraiment très, très, très léger.
L'absence de soleil pousse les abeilles à rester dans les ruches, et bien que les cycles de floraison des fleurs soient enclenchés, le manque de chaleur ralentit la production de nectar nécessaire pour le miel :
Pour avoir une floraison, il faut que les fleurs emmagasinent un certain nombre de degrés jours. Donc qu'elles accumulent de la chaleur. À un moment, elles vont fleurir même s'il fait mauvais. Mais là, les abeilles par contre n'auront pas l'opportunité d'aller chercher ce nectar parce qu'il ne fait pas assez chaud pour avoir cette guttation, cette montée de nectar. Il faut quand même qu'il fasse un certain nombre de degrés et surtout qu'il ne pleuve pas. Il pleut tout le temps et tous les jours, on a eu huit mois de pluie.
Des compléments sucrés
Pour compenser cette situation, les apiculteurs ont parfois dû nourrir leurs abeilles avec des compléments sucrés :
S'il ne fait pas bon un certain temps, elles vont consommer ce qu'elles ont récolté des semaines avant. En ce moment c'est chaud, froid, chaud, froid, tout le temps. Il y a eu des périodes ensoleillées où il y a eu vraiment des floraisons massives, mais ça a été à un moment donné, une semaine, par-ci par-là, ça n'a pas duré assez longtemps.
Chez Beelgium, une diversification des activités a permis de compenser la baisse de production de miel :
Nous produisons énormément de reines pour les autres apiculteurs, amateurs ou professionnels, et on vend également beaucoup de colonies aux personnes qui ont perdu leur colonie à cause de frelons ou soit par famine. On a une activité élevage qui prend énormément d'ampleur. On exporte également en France, au Portugal actuellement. Donc le savoir-faire belge s'exporte. Restons positifs malgré tout.
Malgré cette année difficile, il y a une abondance de pollen, bien que sa vente reste limitée à un marché de niche nécessitant des infrastructures complexes. Les apiculteurs de Jemeppe espèrent que la météo des prochaines saisons sera plus clémente pour retrouver une production normale.