Une famille de Doische est très fière d’avoir décroché un prix à la foire agricole de Libramont. Lequel? Le prix de la plus belle prairie wallonne. Boukè Média vous fait découvrir cette exploitation agricole familiale à Niverlée, et bien sûr la fameuse prairie, à Matagne-la-Grande.
C’est en famille que les Pauly, le grand-père, le fils et le petit-fils, nous accueille dans leur prairie de Matagne-la-Grande. Cette prairie de 4 hectares prend place à côté du cimetière de Matagne. 4 vaches y paissent paisiblement, avec une vue splendide jusque Philippeville…
"Ici, il faut savoir qu'on ne peut pas faucher. On a une convention pour faire du pâturage. Comme c'est une prairie à haute valeur biologique, nous ne pouvons le faire qu'à partir du 1ᵉʳ juillet. Ici, aux abords de la parcelle, on donne un coup de broyeur et alors on installe une clôture amovible que nous démontons chaque année", raconte Mathias Pauly, l'agriculteur.
Sur cette prairie classée en haute valeur biologique poussent de nombreuses fleurs typiques de la Calestienne. Et pourtant, il y a quelques années encore, elle était totalement envahie par les arbres et les arbustes… Mathias et son papa Benoit, l’ont restaurée, are après are, à la main, un travail long de 15 ans.
"Nous avons réfléchi à la manière de travailler. Les outils : uniquement tronçonneuse, débroussailleuse, des fourches bien entendu, beaucoup d'huile de bras. Nous avons commencé à travailler dans un coin de la parcelle qui n'était plus une parcelle, une prairie, c'était un buisson, c'était complètement envahi, et progressivement, nous avons avancé dans le chantier. On partait dans le but de dégager chaque journée de travail à peu près 1 are de terrain, 10 mètres sur 10 mètres. Ce n'était pas réalisable à chaque fois. Mais nous sommes quand même arrivés à dégager à peu près 80 ares dans cette parcelle qui avait complètement disparu, la prairie n'existait plus. Il faut bien s'en rendre compte," souligne Benoit Pauly.
Un projet fou, mêlant l’amour de la nature et de l’agriculture, récompensé par le jury de Natagora, la Fugea et Natagriwal. Pour son premier prix, cette ferme de Niverlée, dans la commune de Doische, remporte une vache. Et ça ne sera plus une blanc bleue belge cette fois…
"Nous avons le projet d'essayer la race Parthenaise. La race Parthenaise permettrait de valoriser le foin maigre que nous récoltons au 1ᵉʳ juillet du fait de notre haute valeur biologique. Nous avons des problèmes au niveau de la fécondité de notre blanc bleu car il y a une carence en protéines qui vient du foin. Et la race plus rustique telle que la Parthenaise pourrait nous permettre de combler ce manque," détaille Mathias Pauly.
Car cette exploitation agricole entend bien faire une grande place à la nature tout en restant productive. Et c’est bien là l’objectif du concours « Qu’elle est belle ma prairie » : récompenser des pratiques conciliant la production et la préservation de l’environnement.