Un stage original à l’Ecomusée du Viroin, à Treignes (Viroinval). Pendant une semaine, une dizaine d'adultes découvrent le métier de filandier, du mouton à la pelote.
Le stage commence par la tonte des moutons… Par 24 degrés, ces deux brebis laissent tomber leur toison de laine, sous la tondeuse électrique de Benoit. Cet habitant de Gonrieux dans la commune de Couvin est l’un des rares tondeurs de moutons de la région (aujourd'hui pensionné). Fils de ferme, il pratique ces gestes depuis 60 ans.
"Pour ces deux moutons-ci, c'est relativement simple. On les retourne. Ici, je leur fais un peu les pieds, mais ça, c'est plus une habitude qu'autre chose. Je les tonds. Je pars du dessus, de la tête, puis je descends. Parfois, il y en a qui sont un peu plus récalcitrants, mais on arrive toujours à ses fins. J'en fais 1500 par an, j'ai l'habitude", explique Benoit Bastin, tondeur de moutons.
La laine récoltée est ensuite triée, avant d’être lavée. Après, il s’agit d’apprendre le filage. Le rouet, ce sera pour plus tard, Nadine, la formatrice de l’ASBL ArBRe, à Brûly-de-Pesche (Couvin), préfère commencer par filer la laine au fuseau.
"Moi, j'ai envie de partager... des gestes ancestraux, en fait", raconte Nadine Orban. "Des choses qui apaisent. Tout doit toujours aller vite. Je vous garantis qu'avec la laine, ça ne va pas vite! Il faut déjà attendre un an pour avoir la laine. Il faut que le tondeur vienne. Puis après, il faut trier une première fois, une deuxième fois, il faut laver, carder et puis seulement on peut commencer à filer et encore, ce n'est pas teint. C'est tout ce processus là que j'ai envie de partager."
Pour ce stage d’une semaine, l’Ecomusée du Viroin accueille une dizaine de participants aux motivations diverses, comme Nathan Lombard, habitant de Momignies, dans la botte du Hainaut :
"Eh bien, pour l'instant, j'essaie de me restructurer professionnellement. J'aime bien la couture. Je me suis dit que la laine, c'est sympa." A la question de savoir ce qu'il espère apprendre cette semaine, Nathan repond : "Tout! Passer tout en revue pour après pouvoir se perfectionner, et voir exactement dans quelle direction aller et ce qui peut être vraiment intéressant à faire."
Le Parc national et le Groupe d’Action Locale de l’Entre Sambre et Meuse souhaiteraient développer une filière laine dans la région. Voilà qui pourrait être un bon filon… Les stagiaires ont jusqu’à ce vendredi pour se perfectionner. Quant aux deux brebis, elles ont préféré regagner leur ferme, avec quelques kilos de moins sur le dos…