Elle était très attendue, la réponse du préfet des Ardennes sur le projet d’incinérateur de Givet est tombée ce 11 juillet. Soulagement pour les opposants français, mais aussi les Belges vivant à la frontière : la réponse du préfet est négative et marque probablement l’abandon du projet. Après l’avis défavorable de la commissaire-enquêtrice et du gouvernement wallon, il ne restait plus que celui du préfet.
Ce qui est important de souligner, c’est la solidarité entre tous les bourgmestres de la zone"
Jérémy De Martin (Agir Ensemble), le bourgmestre de Philippeville, nous explique que les communes se sont réunies contre le projet d'incinérateur à Givet. Dans ce dossier, plusieurs communes belges étaient impliquées: Beauraing, Hastière, Philippeville, Viroinval, Florennes et Doische notamment.
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Ces communes craignaient les émanations de fumées. Le projet « Givet Recycling » comprenait le traitement de déchets non-dangereux et dangereux. Les matières inertes, le bois ou encore les métaux seront incinérés mais aussi des enrobés de voirie goudronneux. L’incinération de ces matières peut provoquer des émanations de fumées polluantes qui peuvent se répandre sur plusieurs centaines de mètres et donc touchées les communes belges frontalières. Outre la question de la pollution de l'air, pour Jérémy De Martin, le projet aurait pu engendrer énormément de trafic sur les routes de la région :
« On est bien évidemment très content de cette réponse. Nous ici à Philippeville, on n’était pas directement touchés par les fumées, mais nos routes vont pouvoir être épargnées. »
Le dossier a fait l’objet de nombreuses contestations. La mobilisation était forte. Les citoyens avaient arboré les affiches jaunes “Non à l’incinérateur”. Les Belges et les Français s'étaient réunis pour manifester contre le projet. Les municipalités françaises et les communes belges s’étaient opposées à la construction de l’incinérateur.
Et la suite ?
Le soulagement est toutefois modéré puisque Wim Petillion, le promoteur du projet, peut toujours intenter un recours. Une situation peu probable pour le collectif « Vigilance Givet » qui se dit prêt à l’affronter juridiquement.