La saison des pommes de terre est lancée. Boukè Média a rencontré un producteur du côté de Cerfontaine.
Bastien est un petit patatier, il cultive trois hectares de pommes de terre à Villers-Deux-Eglises, un village de Cerfontaine. Le Villersois a trouvé une fourchette de beau temps au mois de mai pour planter ses patates. 90 jours sont nécessaires pour que les "Annabelle" arrivent à maturité. L’heure est donc à la récolte.
"Ici, je viens d'arracher les pommes de terre, donc les sortir de terre. Elles sont montées par des tapis et triées avec de petits rouleaux. Elles arrivent ici sur un tapis de triage où on ensache les pommes de terre ou bien on les met dans des bacs pour vendre à deux-trois petits maraîchers qui en prennent", explique Bastien Questiaux, juché sur son tracteur.
Bastien a fait ses études d’agriculture à Ciney, mais n’est pas fils d’agriculteur. Il nous explique comment est née sa passion.
"Jai travaillé pour des amis qui faisaient des pommes de terre à plus grande échelle et ça m'a tout de suite attiré de travailler la pomme de terre. Ils m'ont dit : "Nous avons commencé à petite échelle" et je me suis dit : "Pourquoi pas essayer ?" J'ai commencé avec 30 ares et c'est devenu une passion. Fournir un produit de qualité aux gens, c'est encore plus gratifiant."
En plus d’avoir la patate, Bastien a des idées : il a développé un système de vente en libre-service, devant la ferme, à Villers-Deux-Eglises.
"Je mets les sacs dans le petit chariot et les gens prennent le sac et mettent l'argent dans une petite boîte aux lettres. Et si on doit rendre la monnaie, il y a toujours quelqu'un à proximité. Et souvent, ça se passe bien."
La vente sans intermédiaire permet de pratiquer un prix avantageux, autant pour le producteur que pour le client (un euro le kilo). L’année passée, Bastien avait planté un hectare, il a fait "fois trois" cette année, en espérant que les consommateurs le suivent, les premiers retours sont en tout cas positifs.
"Elles sont très bonnes. Les patates de Bastien sont très bonnes. D'ailleurs, je reviens en rechercher. Parfait ! Et pour toute la famille d'ailleurs. J'habite Philippeville et c'est très important de consommer local pour nous et pour les agriculteurs parce qu'il faut les faire vivre", développe Catherine Colle, une cliente.
L’accès à la terre n’est pas facile, Bastien loue ses terrains. Il n’est pas bio mais pratique une agriculture raisonnée en ne pulvérisant que lorsque c’est nécessaire. En ce moment, il arrache ses patates un petit peu tous les jours, suivant la demande. Fin septembre ou octobre, avant le mauvais temps, la grande récolte aura lieu et sera stockée dans des frigos pour éviter la germination et continuer la vente jusqu’en février-mars.