Un atelier de sabotiers, des objets de la guerre, plus de 300 cahiers sur l’histoire locale... Ces collections ne sont visibles qu'occasionnellement à Cerfontaine. Elles cherchent aujourd’hui un vrai musée, un endroit où être mises en valeur.
La visite commence par l’atelier de saboterie. On trouve ici tous les outils qui permettaient de fabriquer des sabots. Au 19e siècle, le métier de sabotier était un des plus importants du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. C’est par centaines de milliers que les sabots étaient produits et exportés dans toute la Belgique et les pays limitrophes.
"Ah oui, tout à fait. Cerfontaine était vraiment un endroit très, très important. Nous avions déjà 80 ouvriers qui étaient recensés vers 1850. C'est énorme. Il faut se remettre à Cerfontaine de l'époque, évidemment, mais la région entière était vraiment fortement dédiée aux sabots. C'était une qualité importante dans la région, avec principalement la qualité de bois que nous avons", raconte Michel Beerten, président de l'ASBL Arthicule (pour Art / Histoire / Culture) et conservateur des collections.
Les collections mettent également en avant les dentellières, la guerre, le chemin de fer… Autant d’objets accumulés par un Cerfontainois, feu André Lépine, qui a également écrit de nombreux livres sur la région. Plus de 300 ouvrages.
"Ça va vraiment dans tous les sens. En fait, ce sont des études qui touchent l'ensemble d'une vie rurale dans tous les domaines possibles et imaginables, du loisir au folklore en passant par le patrimoine. C'est énorme et ce sont des sujets hyper spécifiques. Vous pouvez avoir un sujet spécial sur les dentellières. Nos dentellières avaient 80 modèles de dentelles différents, ce qui était totalement monstrueux. Donc vous pouvez avoir des informations spécifiques à ce sujet. C'est à la fois de la vulgarisation pour certains gros ouvrages et à la fois très élitiste pour les carnets", résume Michel Beerten.
Ces collections étaient installées, de 1973 à 2014, dans l’ancienne gare de Cerfontaine. Aujourd’hui, elles ont trouvé un toit sur le site du Moulin. Mais ce site devrait être repris en partie par l'ASBL des Lacs de l’Eau d’Heure. Alors, quel avenir pour ce patrimoine ?
"Oui, justement, voilà, vous êtes au cœur du sujet. Il y a tout un tas de possibilités. C'est pour ça que des gens s'inquiètent. Mais moi, je vois vraiment ça comme une opportunité. Parce que justement toutes ces associations, tous ces pouvoirs sont quand même sensibles à l'intérêt que l'ensemble de ces collections représente. Ils savent très bien que c'est aussi une plus-value pour eux, pour leur image, pour l'image de l'ASBL des Lacs de l'Eau d'Heure, pour l'image de la commune, pour l'image de la Province et ce serait une catastrophe de ne pas y apporter l'intérêt nécessaire. Donc je suis très optimiste parce que tout le monde va bien comprendre qu'il est indispensable qu'un tel patrimoine soit mis en avant", affirme le conservateur.
Mais rien n’est encore fait à l’heure actuelle… Précisons que les objets exposés ne sont que la partie visible de l’iceberg. Beaucoup d’autres choses dorment encore dans les cartons, en attente d’être inventoriées. Les dons continuent également d’arriver, à l’instar de cette médaille de prisonnier de guerre offerte par un visiteur lors de la foire verte.