Les missionnaires d'Afrique, plus connus sous le nom de "Pères blancs", possédaient, jusqu'il y a peu, un important bâtiment situé dans le quartier de La Plante, à Namur. Celui-ci a été vendu au comité diocésain de l'enseignement catholique namurois et luxembourgeois.
"Il y avait une communauté importante avec une revue Vivante Afrique qui avait ses locaux dans le bâtiment. Il y avait quinze personnes qui habitaient cette maison. Il y avait aussi des prêtres qui revenaient d'Afrique en congé et qui passaient par ici. On ne pouvait pas laisser la situation comme elle était : trois membres du personnel qu'il faut payer pour quatre frères, ça ne va pas."
C'est en ces termes que le Père Jean-Pierre Bondue, missionnaire d’Afrique basé à Namur, explique la vente du bâtiment occupé par sa communauté depuis cinquante ans. La vente de ce bâtiment marque un tournant, mais reste dans la grande famille de l'Église catholique : c'est le comité diocésain de l'enseignement catholique Namur-Luxembourg qui rachète l'endroit, précise un représentant du comité diocésain, Philippe Englebert :
"Nous avons un service à destination des écoles qui grossit. On a de plus en plus de collaborateurs et la maison qu'on occupe juste à côté de l'évêché devient trop petite pour nous. Nous avons un problème aussi d'accès PMR dans cette maison-là ainsi qu'un problème de parking."
Une vente qui servira pour les missions
L'argent de la vente servira à l'institut directement en Afrique, car c'est là-bas que les nouveaux missionnaires sont maintenant recrutés, ajoute le Père Jean-Pierre Bondue :
"Il n'y a plus de vocations ici en Europe, pour le moment en tout cas. Par contre, en Afrique il y a beaucoup de jeunes qui s'engagent et il faut construire des bâtiments là-bas. Il faut construire des maisons de formation. Donc nous vendons ici pour permettre de construire là-bas."
Pour l'heure, les locaux contiennent une chapelle, des pièces de vie communes et des chambres. Les acheteurs prévoient de nombreux travaux pour adapter le bâtiment à leurs besoins spécifiques :
"C'est avant tout une organisation de service à destination de toutes les écoles libres catholiques de la province de Namur et de Luxembourg. Nous avons des collaborateurs qui ont besoin d'espaces de travail, d'espaces de réunion. Nous accueillons dans nos locaux des enseignants, des directeurs en formation pour une journée et parfois pour plusieurs journées."
Les "Pères blancs" quitteront les lieux d'ici septembre et la trentaine d'employés du diocèse investira les lieux d'ici 2025. Pour la petite histoire, l'appellation "Pères blancs" vient du fait que leur vêtement religieux est blanc, en contradiction avec les soutanes noires répandues, à l'époque de la création de l'institut, chez les prêtres.