C'est un chantier colossal qui se prépare sur les hauteurs de la citadelle de Namur. Le coup d'envoi des travaux du Stade des jeux et du Théâtre de verdure sera donné cette semaine. Un accord-cadre de 12 millions d'euros avait été signé entre la Ville de Namur et la Wallonie pour financer une large partie de cette restauration. Cet édifice prestigieux construit entre 1908 et 1910 par l'architecte bruxellois Georges Hobé va donc être rénové de fond en comble. De quoi le préserver, le faire vivre davantage et transmettre ce patrimoine aux générations futures.
Le Stade des jeux et le Théâtre de verdure sont les deux faces d'un même ouvrage architectural. Cet imposant bâtiment blanc est bien connu des Namurois, et pourtant son histoire et ses secrets peuvent encore en surprendre plus d'un, comme nous l'explique Aude Kubjak, adjointe au chef de service en Recherche et Médiation historiques (service Citadelle, Ville de Namur):
Effectivement, tous les Namurois le connaissent, mais finalement pas si bien. Donc il a été construit entre 1908 et 1910 par Georges Hobé. Un architecte bruxellois qui a fait pas mal de choses à Namur. Et donc ce bâtiment est assez exceptionnel puisque construit en béton armé, avec un système particulier mis en œuvre. Et on a vraiment un bâtiment très fonctionnel à destination des spectacles sur l'esplanade. Et aussi côté théâtre puisqu'on est face à un bâtiment double face.
Il s'agit donc de le remettre en état`. Cette rénovation structurelle a fait l'objet d'un travail de préparation colossal. Dans quelques jours, ce chantier hors norme sera visible. Ghislain Claerbout, administrateur “Monument Hainaut”:
Hors norme déjà par son montant. L'un des grands défis, ce sera la restauration du béton, et la mise en place de la protection cathodique. C'est quelque chose qui ne se fait pas souvent, mais disons surtout dans une ancienne structure comme ça. Il y a aussi d'autres parties spéciales de restauration. Par exemple, les briques de verre ne se font plus. On ne sait plus les faire en Belgique, donc on va aller à l'étranger pour essayer de retrouver et refaire des moules de façon à les refaire. C'est quelque chose d'assez compliqué à faire. Puis on a quand même tous les enduits à la chaux. C'est la méthode ancienne, c'est qui, d'un point de vue texture, couleur et mise en œuvre, sera aussi assez compliqué à faire, ainsi que toutes les restaurations des parties métalliques. Il y a des tourniquets qui sont aussi des œuvres d'art en elles-mêmes. C'est ça un peu la complexité du chantier.
Un maximum d'éléments architecturaux de l'époque seront de fait conservés. Aude Kubjak, adjointe au chef de service en Recherche et Médiation historiques (service Citadelle, Ville de Namur):
Oui, tout à fait, évidemment. Il est classé monument depuis 2015. On va le restaurer vraiment à l'identique. Effectivement, les tourniquets, c'est vraiment quelque chose d'assez rigolo qui sont préservés et qui existent toujours aujourd'hui. Ce bâtiment, comme on peut tous le voir, est bien dégradé. Donc on a qu'une envie, c'est qu'il retrouve son faste d'antan et qu'on refasse la fête comme en 1910.
Trois années sont prévues pour aboutir, et le budget est à la hauteur des ambitions. Anne Barzin (MR), échevine de la Citadelle de Namur:
Un montant de 12 millions a été octroyé sur une période de dix ans pour permettre la réalisation des études. Pour préparer ce projet et ensuite la partie restauration du bâtiment. Alors, sans ce financement de la Région wallonne, nous n'aurions pas pu réaliser ces travaux. Parce que pour l'ensemble de ce qui est prévu maintenant, pour lequel le chantier débute, on arrive à un montant qui est proche de 16 millions d'euros. Parce que c'est vrai que jusqu'à présent, on a beaucoup utilisé le bâtiment pour des gros événements, mais à l'extérieur. Et le souhait est de pouvoir aussi l'utiliser à certains moments à l'intérieur, pour des événements, mais aussi en journée pour des occupations comme on le fait parfois déjà au niveau de la caserne de Terra Nova.
Répondre aux problèmes de stabilité, réparer, et restaurer dans un premier temps : le chantier sera important. Il s'agira donc ensuite de travailler sur un volet réaffectation des lieux. Un accès PMR et l'installation d'un ascenseur sont aussi prévus. Rendez-vous dans trois ans pour redécouvrir ces lieux prestigieux.