Paysages, patrimoine bâti, biodiversité… Le parc naturel Viroin-Hermeton travaille en ce moment sur sa charte paysagère : un carnet de recommandations pour gérer, aménager et protéger les paysages, à destination des administrations et des citoyens. Boukè s’est baladé dans les trois communes du parc naturel, Couvin, Viroinval et Philippeville, pour vous montrer quelques exemples concrets…
Prenons un peu de hauteur sur le village de Petigny, dans la commune de Couvin. Marie, chargée de mission au Parc naturel Viroin-Hermeton recense, avec le Parc national, les plus beaux points de vue, comme celui-ci, le point de vue des Roches. D'en haut, on voit tout de suite à quoi il faut faire attention...
"On a, au premier plan, le village de Petigny. Par exemple, on pourrait donner des recommandations sur les matériaux. Et dans le fond du village, à l'arrière plan, on voit l'urbanisation récente. Donc il y a vraiment l'aspect gestion de l'urbanisation à prendre en compte. Voir au niveau du plan de secteur s'il y a encore des zones urbanisables et donner des recommandations par rapport à ça. On pourrait aussi donner des recommandations par rapport à la plantation de haies et d'arbres. S'il y a des lignes de force du paysage qui sont à renforcer", explique Marie Preux, chargée de mission Aménagement du territoire et Paysages au Parc naturel Viroin-Hermeton.
La charte paysagère, qui est en cours d'élaboration, donne des recommandations. Elle propose aussi des actions pour les dix ans à venir. Nous voici dans la commune voisine, à Viroinval, dans un des plus beaux villages de Wallonie : Vierves-sur-Viroin. Les matériaux traditionnels sont bien visibles sur les façades : pierres calcaires et toits en ardoises, à privilégier évidemment lors de rénovations.
"Ce n'est pas si simple que ça d'aller chercher des matériaux locaux. La pierre n'est pas forcément abordable financièrement. Les socles en pierre bleue, etc. Et donc, dans la charte paysagère, on a réfléchi avec Les plus beaux villages de Wallonie à mettre en place une plate-forme de récupération de matériaux. Par exemple, vous démolissez une annexe, vous ne savez pas quoi faire de vos pierres, peut-être que des gens seraient intéressés de les récupérer. Ca se fait déjà à des échelles plus larges, avec des plates-formes plus importantes. Mais on aimerait bien le faire de manière locale", poursuit Marie Preux.
La charte paysagère ne s'intéresse pas qu'aux villes et villages. La nature y a également toute sa place. Les carrières, par exemple, sont nombreuses au sein du Parc naturel Viroin-Hermeton et en particulier sur la commune de Philippeville. Regardez les eaux vertes de la carrière du Tienne al Gatte à Sautour, éblouissantes, avec un rayon de soleil.
"Le territoire du Parc naturel a un patrimoine exceptionnel en termes de carrières. Il y a les carrières en exploitation, mais aussi des carrières qui ne le sont plus. Il y a tout un travail à faire de restauration de ces milieux et donc le paysage, ça touche aussi à ça, parce que le milieu se referme. Quid du devenir de ces milieux-là? On travaille avec le Parc naturel à la restauration de ces milieux, et donc ça a un impact paysager, mais aussi sur la biodiversité", conclut la chargée de mission Aménagement du territoire et Paysages.
La restauration a dans ce cas-ci été menée par le DNF, le Département de la Nature et des forêts. Car cette charte paysagère, qui est un outil d'aide à la gestion du territoire, est réfléchi avec les acteurs locaux. La charte sera soumise à enquête publique. Le document final devrait voir le jour en 2025.