À Gesves, le budget 2025 est plutôt sobre, comme dans beaucoup de communes où l’on se méfie des lendemains qui déchantent. Seul le groupe GEM s’est abstenu. La déclaration de politique communale, elle, fera sans doute l’objet de davantage d'échanges.
Ordre du jour copieux au menu du conseil communal gesvois qui s’est tenu mercredi soir. Cela vaut bien quelques sandwichs après 2 h 30 de séance. Si tout est bon dans le jambon, ce n’est pas vraiment le cas dans un budget communal. Les élus locaux ne cessent de le dire : il est de plus en plus difficile de gérer la « barraque ». Martin Van Audenrode, bourgmestre en charge des finances :
« Nos dépenses à l’ordinaire représentent aujourd’hui 12 millions d’euros. À titre de comparaison, ce montant était de 7 millions lorsque je suis devenu conseiller communal en 2012 ! »
Du chaud et du froid à l'ordinaire
Le budget ordinaire qui comprend les dépenses comme les salaires du personnel, les frais de fonctionnement, entre autres, mais aussi les recettes (taxes, retour d’impôts du fédéral, etc.) est à l’équilibre. Il faut dire que l’équilibre est une obligation. L’Union européenne ne permet pas un déficit.
Du côté des recettes, la commune souffle le chaud et le froid. Le froid avec une modération des recettes du Fonds wallon des communes tout comme les aides à la promotion de l’emploi (APE). Épinglons un fait qu’on n’avait plus connu à Gesves depuis six ans : la commune a dû aller pêcher 250 000 euros dans son bas de laine.
Le chaud avec une vente exceptionnelle cette année de bois (100 000 euros). Le bourgmestre souligne aussi :
« La réception d’un subside pour le service ambulance de notre zone de secours nous permet de respirer un peu !"
Le boni à l’exercice propre est de 72 000 euros. Si on intègre les résultats des années précédentes, cela représente un boni général de plus de 28 000 euros.
Budget extraordinaire
Pas question de faire de folies au niveau de l’extraordinaire. Les communes ne roulent pas sur l’or, Gesves n’échappe pas à la règle. Pour Martin Van Audenrode :
« L’endettement est à surveiller de très près. C’est une obsession qui doit nous guider dans la gestion à long terme".
Au niveau de l’extraordinaire, rien de transcendant vu la situation financière. Signalons le rachat d’un terrain de 170 000 euros près de l’école à Mozet pour faciliter la mobilité autour de la future école dont la première rentrée des classes est fixée à septembre 2025. Il y a aussi des montants alloués pour améliorer les outils d’urbanisme via une consultance. Des moyens seront dégagés aussi pour l’informatisation.
Que la lumière « diffuse »
La commune a inscrit un montant de 360 000 euros pour acquérir des parts à l’AIEG (intercommunale qui est l’une des 5 gestionnaires de réseau de distribution d’électricité en Wallonie). L’objectif : offrir un éclairage moderne à la commune aux dires du bourgmestre :
« Cela va nous permettre d’installer un tout nouvel éclairage public intelligent. Ce sera du led « dimable » (N.D.L.R. : une ampoule dont l’intensité lumineuse peut être commandée et variable. On parle également d’ampoule gradable). On pourra par exemple baisser l’intensité de 20 à 30 %. D’où des économies d’énergie. On pourra diminuer l’intensité, voire couper les lampes à des endroits en fonction des circonstances".
L’AIEG mettra 100 000 euros sur fonds propres pour installer cette technologie. Cela nécessitera en amont un inventaire des poteaux qui sont toujours utiles et d’autres qui ne le sont pas ou plus. Ce travail commencera fin de l’année prochaine et s’étalera sur trois années.
La déclaration de politique communale attendue
Autour de la table, seul le groupe GEM n’a pas voté pour ce budget. Il s’est abstenu. Simon Lacroix, son chef de file attend surtout la feuille de route de la majorité composée de RPG+ et d’Écolo :
"Nous allons nous abstenir pour ce premier budget. Pour nous, ce qui est surtout important, ce sera votre déclaration de politique communale. Ici, le budget est à l’équilibre mais grâce à l’utilisation de 44 % de nos provisions".
Et au groupe GEM de s’inquiéter du recours à l’emprunt :
"Sur 7,2 millions d’euros au budget extraordinaire, la majorité finance 80 % par emprunt alors qu’on était sous la précédente législature à une moyenne de 39 %. Or, recourir à l’emprunt, c’est contribuer à l’endettement".
GEM regrette que rien ne soit prévu pour régler les problèmes de chauffage à la crèche de Faulx-Les Tombes. Le collège annonce avoir fait des devis pour remettre en ordre les pompes à chaleur qui ont toujours été problématiques depuis le début. Estimation évoquée : 28 000 euros.
Ce budget n’a pas fait l’objet de longues discussions. Elles le seront sans doute lorsque la déclaration de politique communale sera présentée. Les nouvelles majorités ont trois mois pour le faire après leur installation. D’ici le 2 mars au plus tard, la feuille de route pour la prochaine législature sera donc dévoilée à Gesves.