À Sambreville, les socialistes, au pouvoir depuis 1976, siègent désormais dans la minorité. Exit Jean-Charles Luperto, place à Olivier Bordon au poste de mayeur. Il sera à la tête d'une majorité qui ne tient mathématiquement qu'à un fil.
19 h. Jean-Charles Luperto fait son entrée. Dans moins d'une heure, il ne sera plus bourgmestre. Son visage contraste avec celui de son successeur, Olivier Bordon. Le bourgmestre sortant se lance alors dans son dernier discours en tant que Premier Sambrevillois :
Après 18 années passées aux commandes de Sambreville, j'ai eu l'immense privilège de servir cette ville que j'aime profondément. À la nouvelle équipe, je souhaite un mandat marqué par le respect, par le dialogue mais aussi par de l'ambition pour Sambreville. Je resterai un serviteur loyal de la ville animé par la fierté d'avoir oeuvré à son développement.
Des défis pour "le petit gars de Tamines"
Un peu plus tard, place à la passation de pouvoir. Olivier Bordon prête serment devant Jean-Charles Luperto. Le nouveau mayeur vit son grand soir :
C'est un réel honneur pour un petit gars de l'un des quartiers les plus petits de Tamines d'être finalement le premier citoyen de Sambreville. C'est une grande fierté, mais surtout une responsabilité que j'assume dès ce soir. Et je suis prêt à relever, avec l'ensemble de mon équipe, tous les défis qui nous attendent.
Des défis qui seront lourds à porter. Jean-Charles Luperto n'a pas manqué de le signaler à Olivier Bordon. En parlant de l'écharpe mayorale, il lui glisse : " Elle est plus lourde à porter qu'il n'y paraît". Et d'ajouter que "le menhir va changer d'épaule". Olivier Bordon n'a manifestement pas peur que le ciel lui tombe sur la tête :
Aucun stress. Je suis serein. Je pense qu'on a une équipe qui en veut, qui est prête à travailler. Et donc non, aucune appréhension, bien au contraire. Parmi nos priorités, nous voulons redynamiser l'économie locale et encourager l'installation de nouvelles entreprises.
Une majorité sur une crête
Le groupe Ensemble sera au pouvoir mais sa majorité ne tient qu'à un fil. 15 sièges sur 29! L'équipe d'Olivier Bordon a pu accéder aux responsabilités grâce au soutien d'un dissident socialiste qui siégera comme indépendant. Son nom : Rachid Boukamir. Ce dernier se dit maintenant soulagé :
Je me sens soulagé de la nouvelle situation. Il y a désormais un nouveau bourgmestre à Sambreville. Cela permet d'éviter un blocage politique dans notre commune qui aurait pénalisé avant tous les citoyens.
Rappelons qu'à l'issue des élections communales du 13 octobre, le PS ne souhaitait pas gouverner avec Ensemble, le groupe de Bordon (ce dernier a été échevin socialiste sous Jean-Charles Luperto avant de créer sa propre liste). Ajouter à cela le refus du PS et d'Ensemble de s'allier avec le PTB pour constituer une majorité. Bref, la situation politique était dans l'impasse.
Autour de la table du conseil communal, il y aura désormais trois élus du PTB. C'est une première à Sambreville. Giuseppe Genco, chef de groupe PTB, s'en félicite :
C'est historique! On a une belle victoire électorale. On a quand même fait plus de 13 %. Certains partis demandent le cordon sanitaire autour du PTB alors, qu'au final, on est un vrai parti démocratique. On veut défendre la démocratie dans le sens noble du terme. Une démocratie qui représente les citoyens avant tout et non les élus.
Lors de son premier discours, Olivier Bordon, le nouveau bourgmestre a insisté sur le rôle essentiel de l'opposition pour enrichir les débats. Alors, quelle sera l'attitude de l'opposition socialiste sous cette mandature ? Nous aurions souhaité poser la question à Jean-Charles Luperto. Manifestement, le désormais chef de groupe socialiste de la minorité n'était pas d'humeur médiatique hier. Aussitôt le conseil terminé, il a pris la poudre d'escampette.