Ce jeudi 7 mars, le wallon a été remis au goût du jour à Couvin. La première table dialectale, organisée par le centre culturel Christina Colle, a rencontré un franc succès avec une petite dizaine d'inscriptions. L'occasion pour les participants de renouer avec leurs racines, d'échanger sur des termes, expressions, et même des chansons, qu'ils avaient parfois oubliés !
Des souvenirs qui reviennent, des mots et chansons oubliés et surtout de la convivialité... difficile de mieux résumer l’ambiance de la première table dialectale en wallon organisée à Couvin. Ce jeudi, ils étaient une petite dizaine à se retrouver dans ce local du centre culturel, avec la volonté commune de renouer avec leurs racines.
J'aime beaucoup parler wallon. Je parle très peu parce que je n'ai plus l'occasion de parler avec mes parents qui sont décédés. Mais pour moi, c'est une langue, un patrimoine culturel, qui a besoin d'être utilisé et d'être entretenu.
nous confie Myriam Libioulle, l'instigastrice de l'atelier. Et Anne-Marie, participante à la table dialectale, d'ajouter :
J'ai toujours aimé le wallon, bien qu'étant née à Bruxelles, puisque mes parents ont déménagé au moment de la guerre. Mais chez moi, à la maison, on parlait tout le temps wallon. Je n'ai pas beaucoup perdu, je pense. Mais en revenant ici à Couvin, tout me revient. Et parfois, je parle mieux le wallon que des gens qui sont nés ici !
Pour assouvir sa passion, Myriam Libioulle fait appel au centre culturel et met sur pied ce rendez-vous. Toutes les deux semaines, les curieux se retrouveront, le jeudi, de 18 à 20 heures. Pas avec un programme défini, mais bien avec l’envie d’échanger dans une langue qui peut parfois sembler dépassée. Et ce, même si depuis le mois de septembre, une dizaine d’ateliers de ce type ont vu le jour en Wallonie. Et pas seulement ! Puisque c'est aussi le cas dans les écoles. C'est que ce nous apprend Michelle Herlin, membre de la commission de la FWB (fédération Wallonie-Bruxelles) pour les Langues Régionales.
Il y a un vrai engouement, puisque depuis le mois de septembre 2023, on peut donner des cours de wallon dans les écoles. Et cela a été bien suivi par les instituteurs. Pour l'instant, nous sommes 23 animateurs qui donnons des cours. En général, les enfants s'y retrouvent bien. Ils sont très fiers parce qu'ils se disent "maintenant, je peux parler avec mes grands-parents", ce qu'ils ne savaient pas faire. Ils ont un petit sentiment de supériorité par rapport à leurs parents, ce qui est assez émouvant.
Et si toutes les régions ont leurs richesses, dans la région du Viroin, celle de Toine Culot, il est évident que les habitants ont un attachement tout particulier à leur langue régionale. Myriam :
Vous allez au carnaval de Vierves, vous entendez que toutes les déclarations se font en wallon. Ce sont nos racines, il ne faut pas les laisser partir, il ne faut pas que ça se déglingue !
Envie de tenter l’expérience? La prochaine table, ce sera pour le 21 mars. Inscriptions gratuites auprès du centre culturel via ce lien.