Si vous avez restauré une ancienne maison, vous savez qu’il n’est pas rare de trouver quelques trésors. C’est le cas d’un habitant d’Olloy-sur-Viroin, dans la commune de Viroinval, quelques mois après l’achat de sa maison, il a fait la découverte d’une peinture murale de plusieurs mètres carrés. Après plusieurs semaines de recherches et de restauration, la voici presque comme neuve.
Tout a commencé en juillet 2022, Christian Lauwers, archéologue et bénévole pour le musée du Malgré-Tout à Treignes, fait l'acquisition d'une demeure à Olloy-sur-Viroin. Un achat qui, sans le savoir, allait lui réserver une belle surprise! Le crépi défraîchi cachait en fait une peinture murale.
"J'ai vu un petit morceau de fresque qui restait visible, tout le reste était bien dissimulé par du crépi et par du papier. Quand j'ai vu ça, je me suis dit, ça vaut peut être la peine d'en faire quelque chose. J'ai percé quelques bulles et j'ai commencé à découvrir qu'il y avait effectivement une fresque en dessous."
S'en est suivie la prise de contact avec Emilie, conservatrice et restauratrice de tableaux, qui, après analyse, s'est lancée dans ce travail de petite fourmi.
"J'ai pu refixer toute la couche picturale qui était en train de tomber, gratter tout le crépi qui recouvrait toute l'oeuvre d'art. Et j'ai pu aussi enlever la crasse avec un petit coton qui est accroché à un bâtonnet et qui permet la minutie. Après, il a fallu enlever le vernis qui était oxydé, il était assez jaune et assez sombre.
Il a été enlevé de la même manière, avec un petit coton, un bâtonnet et des mélanges de solvants. On est sur une surface approximative de 12 mètres carrés, donc c'est quand même une grande œuvre d'art et on est sur un travail de 580 heures +/-."
Pas question d'altérer l'œuvre originelle
Certaines parties étaient manquantes. Il a donc fallu les suggérer. Mais attention, sans rien interpréter, on reste ici sur un travail scientifique et non artistique.
"C'est important de différencier et de comprendre que cette discipline scientifique n'est pas artistique. Et ça, ça s'explique notamment au niveau de la retouche. On n'a pas le droit d'interpréter, on n'a pas le droit d'ajouter notre petite touche créative, la petite touche personnelle à l'oeuvre. Tout ça, c'est vraiment important d'en prendre conscience." Emilie Desbarax
Des semaines de recherches
La peinture est en plusieurs parties. Si la droite représente davantage l'Orient et la Méditerranée, la gauche est sans nul doute la représentation du Rhin et l'Allemagne. En attestent l'expertise d'historiens spécialisés. Il faut dire que l'archéologue en Christian n'a pas pu faire autrement que de mener l'enquête.
"L'archéologie, c'est une forme d'enquête, bien entendu. Donc j'ai un peu cherché d'abord en parlant avec les voisins, en cherchant les personnes les plus âgées possibles. J'ai pu constater qu'il y en avait d'autres chez plusieurs de mes voisins. En tout cas, au moins deux des voisins dans la rue. Continuant à chercher j'ai fini par trouver qu'un homme habitait juste en face. Le chantre et écrivain local Joseph Chot. Il invitait dans le village des amis artistes comme lui. Et il y en a un qui s'appelle Léon Pouteau, qui a plusieurs similitudes le ciel rose, les âmes, le choix d'un paysage romantique à l'orientale."
Après recherches, il semblerait que la peinture date de fin 1800, début 1900, avant les deux guerres bien évidemment. Après quoi, vous vous en doutez, la représentation de l'Allemagne n'était plus vraiment de bon goût!
Par ailleurs, si vous êtes de la région et que vous possédez, vous aussi, une œuvre similaire chez vous, n'hésitez pas à contacter Christian Laurence. Ce dernier souhaite documenter ses recherches un maximum. 0478/044223