Dans les collèges communaux, la présence des femmes est de plus en plus importante même si cette progression a tendance à ralentir. A l'issue du scrutin communal de 2024, en province de Namur, on compte 40 % de femmes contre 60 % d'hommes.
En Wallonie, la réforme électorale de 2018 impose le principe de la tirette, c'est-à-dire une alternance homme femme sur une liste électorale. Cette réforme impose aussi au minimum un tiers de femmes et un tiers d'hommes dans les collèges. À l'issue du scrutin de 2024, on comptait ainsi 40 % de femmes dans ces exécutifs communaux. Une belle progression, constate le député wallon Ecolo Stéphane Hazée.
Puisque de 2012 à 2018, on est passé de 27 % à 38 % de femmes dans les collèges communaux pour la moyenne wallonne.
On constate cependant qu'en 2024, si l'évolution se poursuit, elle le fait de manière beaucoup plus modeste puisqu'on passe de 38 à 41 %. Mais au global, on avance dans la bonne direction.
Quant aux femmes bourgmestres, à ce niveau la marge de progression est énorme. Pour les 23 communes des arrondissements de Namur et de Philippeville, on ne compte que deux femmes bourgmestre, à Walcourt et à Fernelmont...
Trois, si l'on ajoute la bourgmestre faisant fonction à Namur en remplacement de Maxime Prévot.
Pour Christelle Plomteux qui vient d'entamer son deuxième mandat de bourgmestre, les quotas, c'est un mal pour un bien et il reste du boulot pour faire changer les mentalités.
Je me retrouve très souvent, et je trouve ça vraiment dommage, seule comme femme à des assemblées, des réunions... Je suis au collège de police, je suis la seule femme. Je vais dans d'autres assemblées, je suis la seule femme. Alors, tout à l'heure, je vous disais : "oui, je suis pour les quotas" mais je trouve aussi dommage qu'il faille être élu par des quotas.
Un constat partagé par Stéphane Hazée
Clairement, le combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est un combat essentiel. Mais ce que nous constatons par l'expérience, c'est qu'il n'a progressé qu'au fil des évolutions législatives, parce qu'on est sorti d'une société où l'ensemble des hommes était finalement aux manettes. Et progressivement, les femmes ont fait leur place. Mais c'est le législateur qui doit intervenir pour finalement permettre cette égalité dans l'accès aux fonctions. C'est vrai dans le monde politique, comme c'est vrai d'ailleurs dans d'autres secteurs. Et donc nous pensons qu'il faut maintenant franchir une nouvelle étape. A chaque fois, ce combat, il a progressé grâce au travail du législateur.
Les politiques devraient donc légiférer pour accélérer un processus naturel lent à évoluer. Confirmation du Ministre pour le Droit des femmes et l'Egalité des chances, Yves Coppieters des Engagés.
Parce qu'on est toujours dans le modèle patriarcat où la femme a plus un rôle dans le foyer ou bien elle n'aurait pas le temps ou de disponibilité pour des activités professionnelles ou des activités de responsabilité. Et donc ça, ça passe par un décret mixité et ça passe aussi par toute une réflexion par rapport à ces conditions : les congés, les congés parentaux, etc.
La Bourgmestre de Fernelmont renchérit.
Je pense que c'est aussi une question d'habitude. Parfois chez le citoyen, on pense que l'on a toujours voté pour des hommes ou voilà... la politique c'est une affaire d'hommes. Je pense qu'on doit changer cette vision qu'a une partie de la population sur cette manière de gérer les différents instances de pouvoir.
PEU DE FEMMES EN TÊTE DE LISTE
En 2024, seulement 22,5 % des listes électorales présentaient une femme en tête de liste. Quand on constate que 88 % des bourgmestres étaient tête de liste, on se rend compte que l'on est face ici à un vrai enjeu stratégique. Pour le ministre Yves Coppieters, afin de faire changer les mentalités. Il faudrait que le ministère des pouvoirs locaux fasse un travail de terrain.
Parce que là, je dirais que c'est plutôt dans le dialogue, dans la concertation qu'on peut peut-être arriver à trouver avec eux des solutions, parce qu'on sait que parfois ce n'est pas facile d'arriver, je dirais, à ce tiers ou à cet équilibre attendu.
Christelle Plomteux revendique le fait de mener une carrière politique tout en étant maman.
Faire de la politique en étant maman, ça apporte aussi un autre regard, on ressent les choses de manière différente. C'est vrai que notre emploi du temps est serré, mais comme l'emploi du temps des hommes peut être serré aussi pour d'autres raisons. Pour moi, ce n'est pas un frein.
LES ECOLOS VEULENT SUPPRIMER LA REGLE DE L'ARRONDI
A l'initiative du décret sur l'obligation d'avoir un tiers d'hommes et un tiers de femmes dans les collèges, le parti Ecolo vient de déposer un projet de décret visant cette fois à supprimer la règle de l'arrondi. A l'époque de la réforme électorale de 2018, on avait ajouté in extremis cette règle de l'arrondi à la baisse dans les collèges de sept ou de dix personnes. Résultat, cette règle a largement été utilisée et en province de Namur, une commune sur cinq ne compte que deux femmes pour cinq hommes.
Ce que nous proposons aujourd'hui, c'est de supprimer cet arrondi à la baisse et donc de garantir que dans chaque commune wallonne, il y ait au moins un tiers d'hommes et de femmes dans les collèges communaux.
Reste la crise des vocations. On parle aujourd'hui du blues des mandataires, de la difficulté à faire face à la violence sur les réseaux sociaux, de la surcharge administrative, des citoyens jamais satisfaits... On a d'ailleurs constaté en 2024, tous partis confondus, la difficulté très souvent à trouver des candidats.
Christelle Plomteux dit que pour avancer, il faut prendre de la distance et relativiser.
Maintenant, on critique tout, tout et rien et tout le temps. Donc voilà, je pense qu'il faut savoir prendre du recul et il faut savoir aussi se dire qu'il y a des choses plus importantes. En mon âme et conscience, je fais ce que je peux. On essaye d'avancer et malheureusement je ne sais pas être d'accord avec tout le monde et je dois dire non.
A noter qu'à Fernelmont, le collège communal présente une parfaite équité : trois femmes pour trois hommes.
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