C'est une conséquence de la réforme de l'enseignement qualifiant : dès septembre 2025, les septièmes années vont disparaître, à quelques exceptions près. À Namur, l'Institut Félicien Rops ne proposera plus la septième photo-vidéo-drones.
Jeudi 16 janvier à la Galerie du Beffroi, premier jour de l'exposition namuroise consacrée à la rétro Photo Press 2024. Des photographes professionnels sont présents mais aussi des élèves de l'Institut Félicien Rops qui apprennent l'art de la photographie. En septembre, ces rhétoriciens ne pourront pas accéder à une septième axée entre autres sur l'audiovisuel et le drone. Et pour cause, cette année n'existera plus ! Une triste nouvelle pour Elise Tondelli, rhétoricienne à l'Institut Félicien Rops :
En allant en septième, je devais avoir ma gestion pour être indépendante mais aussi mon diplôme de drone. Jusqu'ici, on a appris spécifiquement la photo. Mais en septième, on aurait appris en plus la vidéo et le pilotage de drone. Avec la suppression de cette septième, j'aurai des bagages en moins. C'est embêtant par exemple si je dois passer des examens d'entrée dans le supérieur. Ce bagage, je ne l'aurai pas !
La suppression de la septième photo-vidéo-drones laisse Axelle Muller dans l'incertitude.Elle, aussi, est en rhéto :
Je ne sais pas quels sont mes plans pour l'année prochaine du coup. On continuait justement sur cette année supplémentaire pour prendre des décisions. Ici, on doit trouver un plan b et rapidement en plus puisqu'en juin on aura fini notre rhéto !
Pas d'alternatives?
Questions pour celles et ceux qui se destinaient à devenir photographe. Y a-t-il une alternative ? Sylvie Dachelet, la directrice de l'Institut Félicien Rops, affirme que non.
J'imagine que le cabinet de la ministre y a regardé. On nous a envoyé des alternatives avec un tableau en nous disant que s'ils ne savent pas faire ça, ils savent faire ça ailleurs. Mais pour la septième photo, il n'y a pas d'alternative.
Vu la situation, ne serait-il pas possible d'intégrer certains cours spécifiques de cette septième
bientôt disparue en cinquième et sixième, comme le cours consacré au pilotage de drones ? Sylvie Dachelet :
On ne va pas arrêter d'enseigner le pilotage de drone car on en a dans l'école. On devra le faire en cinquième et en sixième, mais on n'offrira qu'une formation superficielle plutôt que d'avoir quelque chose de bien. En tout cas, à cause de cela, les élèves n'auront plus cette licence que nous leur permettons d'avoir aujourd'hui grâce à cette septième année. Bon, ils iront la chercher ailleurs... s'ils y arrivent.
Des professionnels passés par la septième
Parmi les photographes professionnels présents lors du vernissage de l'expo Rétro photos 2024 à Namur, certains sont passés par une septième professionnelle en photo. Une année qui leur a apporté beaucoup comme en témoignent respectivement Thomas Sedran et Bruno Fahy :
J'étais en stage pendant quelques mois avec des photographes professionnels qui travaillaient entre autres pour Justine Henin. Je travaille pas mal dans le sport et donc j'ai vraiment pu être confronté à la réalité du métier de photographe et ça m'a beaucoup apporté. Mais c'est sûr que la septième était un peu le bon compromis entre le fait de se mettre directement indépendant ou le fait de faire des études supérieures. (Thomas Sedran)
Pour moi, c'était une donnée importante. Je trouvais qu'après deux ans en photo, je ne connaissais pas suffisamment de choses. Moi, j'avais vraiment envie de me spécialiser, par exemple, dans la photo couleur et j'en ai profité en prenant la septième pour faire ça. C'est une année qui offrait également des stages, et pour moi cette septième a été hyper importante. (Bruno Fahy)
Signalons qu'il n'y aura pas que des élèves qui seront impactés par la disparition de septième année. Des professeurs perdront aussi leurs heures.