Il s'agira d'un habitat groupé mais pas seulement, puisqu'on y trouvera aussi du maraîchage, un restaurant, du co-working et même des expositions ou des spectacles. Abandonné depuis de nombreuses années, ce bâtiment s'apprête donc à renaître.
Le site est dans le brouillard (sur les images) mais son avenir, lui, s'éclaircit. Cette superbe ferme en carré, déjà mentionnée au début du XVIIᵉ siècle, appartient désormais à une fondation privée qui veut y développer un nouveau type de lieu de vie. Les 4 000 mètres carrés de bâti et cinq hectares de terre vont permettre le développement d'un nouveau quartier basé sur quatre pôles de développement différents, comme nous l'explique un des quatre fondateurs de ce projet, Dimitri Biot :
Un pôle alimentation qui va comporter la mise en place d'une ferme maraîchère agroécologique, d'un projet d'agroforesterie, d'un verger pâturé, donc de la production alimentaire de fruits et légumes principalement. Deuxième pôle, un pôle habitation dans lequel on va trouver une série de logements mis à disposition de personnes en difficulté sociale. Des logements qui vont être offerts à des personnes qui n'ont pas nécessairement la possibilité de se loger facilement.
Troisième pôle, un pôle d'accueil qui va consister à mettre en place une série de gîtes, de salles de réunion, de salles de travail, des espaces de coworking, un restaurant qui va permettre d'accueillir les gens. Et puis un café citoyen également. Et enfin, quatrième pôle, un pôle socio culturel qui va nous permettre de développer toute une série de propositions culturelles allant de l'exposition au ciné club, en passant par le théâtre, la musique et toute une série de choses de cet ordre.
Les quatre idéalistes qui étaient à la base de ce projet ont déjà été rejoints par un collectif d'une trentaine de personnes qui font désormais avancer le dossier. Il ne s'agit en réalité pas seulement d'un projet de quartier, mais carrément d'un projet de société. Le modèle de gestion étant axé sur la transition écologique et sur une gouvernance collective au sein de la fondation.
La Fondation est propriétaire de la ferme. Et ça, c'est très important parce que le modèle que nous mettons en place ne comporte pas de propriété privée. Donc il ne s'agit pas ici d'une copropriété, mais au contraire d'un laboratoire de recherche, action dans lequel nous allons explorer des manières de coopérer plutôt que d'être en compétition et donc dans lequel nous souhaitions que la propriété privée ne soit pas possible dans le sens où cette ferme devient un bien commun et va être cogéré par l'ensemble des personnes parties prenantes au projet.
Le projet sera financé prioritairement par du financement participatif et citoyen. 1 325 000 € ont déjà été récoltés, mais le coût des travaux prévus est colossal.
Oui, huit millions d'euros sont en effet nécessaires pour ce chantier qui durera trois ans. Les travaux pourraient commencer cet été, dès que le permis d'urbanisme aura été accordé.