Les travailleurs du non-marchand sont à bout !

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Ils ont manifesté aujourd'hui dans la capitale wallonne pour réclamer un refinancement de tout le secteur mais aussi une remise en valeur de toutes ces professions qui aident la population au quotidien. 


Plusieurs centaines de manifestants s'étaient d'abord donné rendez-vous devant le cabinet du ministre Yves Coppieters à Namur avant de se diriger vers le gouvernement wallon à l'Elysette à Jambes.
Ce sont des travailleurs qui rendent des services à l'ensemble de la population. Ils travaillent en maison de repos, dans des crèches. Ils ou elles sont éducateurs, assistants sociaux ou encore formateurs pour adultes. Le secteur non marchand subsidié par la Région wallonne était une nouvelle fois dans la rue aujourd'hui à Namur, parce qu'il estime ne pas avoir été entendu  après la grande
manifestation de novembre dernier à Bruxelles.  Les syndicats réclament un accord social pour le non-marchand, avec un refinancement et une amélioration des conditions de travail.
Bertrand Jonckers, secrétaire permanent de la CGSLB-Namur :

Notre revendication c'est d'avoir des subsides suffisants pour pouvoir, d'une part, maintenir l'emploi - ça, c'est une chose - et puis pouvoir engager des personnes supplémentaires. Parce que depuis le covid principalement, on manque énormément de personnes dans le secteur.

Sébastien Vause, secrétaire permanent Setca-Namur :

Il y a un manque de personnel parce que les gens ne vont plus dans le secteur. Pourquoi les gens ne vont plus dans le secteur ? Parce que les conditions sont mauvaises. Si les conditions sont mauvaises, c'est parce qu'il y a un sous financement et c'est le serpent qui se mord la queue. Donc tout ça est en train de se détricoter et on va avoir une vraie catastrophe dans les années à venir si rien n'est fait. Or, on a un gouvernement ici qui dit "Non, je n'ai pas d'argent.Ce n'est pas une priorité pour moi de mettre de l'argent dans nos services". Et ça, c'est inacceptable.

Claire De pryck, secrétaire permanente CNE-Namur :

Et donc on veut effectivement un budget. Aujourd'hui, le gouvernement wallon a mis zéro budget dans sa déclaration de politique. C'est ça qui nous insurge.

Aujourd'hui, tous les acteurs de terrain se disent en souffrance : pénibilité du travail, pénurie de personnel, manque de reconnaissance. Les travailleurs dénoncent des cadences intenables, incompatibles avec un service aux personnes de qualité :

La population, les bénéficiaires que nous accueillons sont de plus en plus  amochés, abîmés par la vie, par un parcours vraiment terrifiant et c'est peu dire. Et donc on récupère ces jeunes, et on est en sous effectif, sous financement. Et donc voilà, on aimerait bien avoir des réponses, des sous et des bras en plus.

Encore à l'heure actuelle, et bien je dois aller dans d'autres secteurs, donner un renfort, etc.. parce qu'il y a un manque cruellement de personnel. Et donc, on trouve qu'on ne donne pas assez de privilèges au métier d'aide familiale.

il y a un manque de reconnaissance aussi de tous les politiques. Voilà, on travaille au domicile mais on a la pression. Pour finir, on nous oublie, nous et les seniors qu'on aide. C'est ça la difficulté, c'est ce manque de reconnaissance. 

Physiquement et émotionnellement  c'est un fameux travail parce qu'on cherche le meilleur pour chaque enfant. Pour trouver le meilleur, pour chaque enfant, il faut des moyens. Et les moyens, on ne les a pas. Donc on doit trouver des systèmes D. On a du matériel qui n'est plus adapté, du matériel qui est cassé. Donc il faut toujours trouver des solutions. Et les solutions, c'est  nous, et nous on s'épuise.

Vous pouvez imaginer une grosse pénurie de personnel. Là, on est vraiment dans le dur, on est même dans le plus dur. Donc il y a pas mal de gens qui voulaient venir ici à la manifestation, qui ont été empêchés parce qu'ils n'étaient que deux ce matin. Et donc on ne peut pas travailler tout seul. Et donc on est vraiment en dessous des normes, ça devient catastrophique.

Les responsables syndicaux se sont rendus en fin de matinée à l'Elysette pour remettre leur cahier de revendications au gouvernement wallon.


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