Sambreville poursuit lentement mais sûrement son redressement économique. De nouvelles entreprises cherchent à s'implanter sur le territoire. Conformément aux lignes directrices des autorités communales, les projets d'activités liés au traitement et au recyclage des déchets sont privilégiés. Le revers de la médaille : le développement de ce secteur économique pourrait déboucher sur une augmentation de la pollution et impacter la mobilité. C'est en tout cas ce qu'ont voulu dénoncer certains partis de l'opposition lors de la dernière séance du conseil communal.
À Auvelais, l'ancien site de Saint-Gobain poursuit sa reconversion. Une grande partie du zoning a été rachetée par une entreprise de recyclage de déchets inertes mais également de déchets ménagers. Cette activité vient se rajouter à la présence de Solvay et de l'incinérateur de Pont de Loup dans les alentours, ce qui inquièteraient des habitants. C'est en tout cas ce qu'a voulu relayer la conseillère Les Engagés Clotilde Leal-Lopez :
"Les Sambrevillois s'inquiètent des odeurs ainsi que des retombées de poussières fines dans l'environnement immédiat et pensent à ne plus cultiver leur jardin"
Pour l'échevin de l'environnement, le socialiste Freddy Delvaux, il est utile de repréciser que les entreprises citées ont reçu un permis de la Wallonie, un permis qui s'accompagne de normes à respecter :
"Quant à l'état de l'air, de l'eau, des sols et de la biodiversité... il n'y a rien de spécifique à Sambreville".
Par ailleurs, l'échevin a renvoyé la conseillère au diagnostic environnemental de la Wallonie qui vient de sortir et qui démontre notamment que le résidentiel produit deux fois plus de particules les plus fines que l'industrie. Et le bourgmestre d'ajouter :
Il ne faut pas jouer avec la peur en période électorale ! Image
Autre dossier : la société binchoise Duty Logistic a introduit une demande de permis pour construire à Moignelée un autre centre de traitement de déchets ménagers et de déchets inertes non dangereux. Cette fois, c'est le groupe Ecolo qui s'est inquiété des normes de bruit, de l'impact visuel de cette future construction et des mauvaises odeurs éventuelles. Le conseiller Jean-Luc Revelard a interpellé le collège :
"En commission consultative du territoire et de la mobilité, on avait dit qu'il n'y aurait pas de déchets ménagers. Maintenant, vous dites que l'on ne peut pas les en empêcher !"
Le socialiste Nicolas Dumont, échevin de l'urbanisme a rétorqué que le Service public de Wallonie estimait que l'activité n'aurait pas d'incidences notables sur l'environnement :
"Il n'y a pas lieu d'interdire le traitement de déchets organiques. Les collecteurs seront agréés et agiront dans un cadre professionnel encadré. Pour les déchets inertes ou non dangereux, le tri et le traitement auront lieu dans un bâtiment fermé. Les eaux usées seront traitées avant d'être rejetées dans la Sambre. Des mesures de prévention sont prévues concernant les rejets atmosphériques".
Et la mobilité ?
Autre inquiétude liée cette fois à la mobilité : le projet de construction d'un parc d'entreprise au Pré des Haz à Tamines. Jean-Luc Revelard, toujours lui, a souligné l'intérêt en terme d'emploi de ce projet mais s'interroge sur son impact dans cette zone déjà fort fréquentée.
"Nous savons que ce quartier va jouir d'une profonde modification urbanistique avec du logement, des commerces et un parking en silo sur l'ancien site de SAMERA".
Réponse de Nicolas Dumont : l'étude de mobilité confirme l'augmentation du charroi au Pré des Haz. Mais l'impact sera faible, de l'ordre de un à deux véhicules supplémentaires par minute.
A noter la bonne nouvelle annoncée lors de cette séance du conseil communal : la Wallonie a répondu favorablement à la demande de Sambreville. 3 200 000 euros de subsides vont être alloués à la rénovation de la place Saint-Martin. Au programme : toujours du stationnement mais de la verdurisation et davantage de place accordée aux piétons.