Á Surice, à cause de la pénurie de chauffeurs de car, Danielle a raté l'école durant un mois

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Á Surice, Thierry et sa fille Danielle ont été confrontés à une situation délicate pendant quatre semaines, mettant en lumière un enjeu crucial de mobilité. La jeune Danielle n'a pas pu se rendre à l'école pendant cette période en raison de l'absence de chauffeur assurant le ramassage scolaire. Cette situation, bien que temporairement résolue par l'embauche d'un remplaçant, soulève des questions sur la viabilité à long terme du système de transport scolaire.

Depuis les vacances de carnaval, Thierry, un résident de Surice, n'a plus pu récupérer sa fille Danielle à l'arrêt de bus après l'école, faute de chauffeur sur la ligne. Cette contrainte est exacerbée par la distance entre leur domicile et l'école, soit 17 kilomètres, rendant impossible pour Thierry de conduire sa fille tous les jours. Il a des douleurs à la hanche qui l'empêche de rester assis trop longtemps. De plus, la dispraxie de Danielle, qui affecte sa coordination motrice, complique davantage cette situation, l'empêchant de prendre seule un bus TEC classique. Face à cette impasse, Thierry a contacté les autorités locales et régionales :

L'école n'avait aucune solution. La Région wallonne n'en avait pas. Quand je leur ai téléphoné, la dame très gentille d'ailleurs, a essayé de trouver du covoiturage, mais vu l'éloignement entre les villages, c'était relativement compliqué.

Chauffeur de transports scolaire : un métier ingrat

La pénurie de chauffeurs constitue le cœur du problème. Guerric Deblire, de l'entreprise des autotcars et bus Deblire, souligne que cette situation à Surice perdure depuis novembre, affectant non seulement le transport scolaire mais également le transport touristique. Les chauffeurs de ligne touristique bénéficient de conditions plus attrayantes, notamment un emploi à temps plein avec logement et repas fournis, ainsi que des pourboires, rendant les postes de ramassage scolaire moins attractifs, explique l'employé :

Il faut être conscient que le transport scolaire est un métier ingrat, ingrat, à plusieurs titres. Tout d'abord parce qu'il s'agit de temps partiel. C'est généralement des horaires qui oscillent entre 20 et 30 heures semaine maximum. C'est un service coupé le matin et le soir et seulement 182 jours d'école par an, donc 182 jours de prestations annuelles pour le chauffeur.

Une solution québécoise

Des solutions existent, comme le modèle québécois, mais sa mise en œuvre nécessite des changements organisationnels et structurels significatifs. De même, rémunérer les chauffeurs de ramassage scolaire comme des employés à temps plein pourrait attirer davantage de candidats, explique l'entreprise de transports :

Au Québec, la solution a été trouvée d'établir deux circuits avec un seul car et un seul chauffeur. Un premier circuit était d'abord établi avec un horaire de rentrée plus matinal pour les enfants et ensuite en deuxième circuit était établi avec un horaire de rentrée des classes légèrement retardé pour la seconde école. Mais cela nécessite des changements, une certaine structure organisationnelle différente de la part des parents, une refonte totale du système scolaire et des horaires scolaires en Belgique, explique Guerric Deblire.

La pénurie croissante de chauffeurs de bus et de cars en Wallonie met en péril le transport scolaire. À Surice, l'histoire de Thierry et de sa fille Danielle est symptomatique des défis auxquels sont confrontées de nombreuses familles.


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