Cette semaine c'était la rentrée des classes mais, à Couvin, c'était une rentrée particulière pour un certain nombre d'écoles maternelles qui ne peuvent plus engager d'assistantes, faute de subsides. Dans la commune, l'inquiétude règne. Nous nous sommes rendus dans le village de Petigny.
29 enfants étaient présents lors de la rentrée scolaire. Cependant, cette année, les enseignantes se retrouvent seules pour gérer la totalité des enfants, une situation compliquée et préoccupante. Sylvie Gerards, la directrice de l'école, s'exprime :
« Le nécessaire a été fait dans les règles. On le sait. On a eu confirmation qu'il y a six classes qui auraient dû recevoir des aides maternelles mais aucune nouvelle. On a eu la confirmation officieuse qu'on n'avait aucun poste qui était désigné sur Couvin, et on ne comprend pas. »
Cette absence d'assistantes perturbe le bon fonctionnement de l'école mais laisse aussi sur le carreau des professionnelles qui, du jour au lendemain, ont perdu leur travail. Sylvie Gerards:
« Il y a des puéricultrices qui étaient là depuis plus de cinq ans, qui avaient des habitudes, et qui étaient bien plus que des simples aides pour changer les enfants, etc. Elles faisaient parties intégrantes de l'équipe et surtout pour le quotidien, pour les activités avec les enfants, les sorties,... Là, on a trouvé quelqu'un mais pour peu de temps. Ce n'est pas juste parce qu'on a dû annoncer, deux jours avant la rentrée scolaire, à six personnes qu'elles perdaient leur emploi. »
La situation est aussi inquiétante pour les enseignantes. Cindy Ghierche, institutrice à l'école maternelle, partage ses craintes:
« Je suis toute seule en ayant les accueils, les premières et les deuxièmes maternelles. On ne sait pas s'occuper et réagir aussitôt quand un enfant pleure et être présent assez rapidement. »
A côté de ça, le pacte d'excellence oblige les écoles à s'occuper d'enfants ayant des problèmes plus spécifiques. Le temps qui leur est accordé a donc dû diminuer. Cindy Ghierche :
« Dans ma classe, j'ai le cas. Je n'ai plus du tout d'aide, et c'est un enfant qui a besoin régulièrement d'être rassuré, entouré. Je me retrouve toute seule avec lui et avec les autres enfants mais je ne peux pas lui donner autant de temps que lors des autres années. La situation est donc plus compliquée. On fait de notre mieux, mais c'est vrai qu'une aide dans cette situation-là serait évidemment la bienvenue. »
Malgré ces difficultés, la commune de Petigny garde espoir et espère un retournement de situation dans les jours à venir. Sylvie Gerards veut se montrer optimiste :
« Espérer encore un petit peu, il y a un changement de cabinet, de gouvernement et de ministres, et on se dit qu'on ne peut pas nous laisser comme ça, d'autant plus qu'il reste des postes à attribuer. Donc, pourquoi, nous, on n'en a pas ? Onze classes n'ont pas d'aide du tout. »
Mais il n'est pas encore trop tard pour que les choses changent. En effet, il existe un réservoir de 50 emplois à pourvoir, et la commune a donc fait une demande urgente pour 10 postes supplémentaires. Les prochains jours seront donc cruciaux.