Quelle sera la ville belge qui décrochera le titre de capitale européenne de la culture en 2030 ? Six villes sont encore en lice dont Namur. Cette semaine, les villes candidates passent un oral devant un jury international. Une délégation namuroise a défendu la candidature de la capitale wallonne cet après-midi à Bruxelles. Jeudi, on connaîtra le nom des villes qui seront toujours en course. L'heureuse élue ne sera connue qu'en octobre 2025. Hier, nous avons assisté à une répétition générale de la défense du projet namurois.
"Quelle est la faiblesse de votre candidature ? Comment comptez-vous attirer la jeunesse vers la culture ? Avez-vous suffisamment de place pour accueillir le public ?" Voici autant de questions posées hier après-midi par un faux jury à la délégation namuroise de Namur 2030. Cette délégation défendait aujourd'hui la candidature namuroise face à un jury international. Elle est composée de responsables culturels, universitaires ou encore politiques. Ces délégués comptent bien mettre en avant comme atout la jeunesse. Annick Castiaux, présidente de l'ASBL Namur 2030 et par ailleurs rectrice de l'UNamur:
On a plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui, tous les jours, viennent à Namur, que ce soit pour aller à l'école primaire, secondaire ou dans nos institutions d'enseignement supérieur. Il y a plein de jeunes tout le temps à Namur. Et donc on considère que c'est aux jeunes aussi, et peut-être même principalement, que ce projet s'adresse parce qu'ils vont être les destinataires du programme qu'on va construire. Mais aussi parce qu'on veut qu'ils soient acteurs de ce programme.
Un projet pas que pour la ville
Autre atout présenté : la diffusion de la culture bien au-delà de la Ville de Namur. Julien De Vos, directeur du Service des musées et du patrimoine culturel de la Province de Namur :
40 % des activités qui vont être proposées dans le cadre de la candidature sont sur l'ensemble du territoire. On va travailler à partir de maisons de confluences réparties sur le Nord et le Sud de la province, aussi à l'Est et à l'Ouest. Le but est que tout remonte depuis les vallées et depuis le monde rural pour aller vers la ville. Et après, il faudra un vrai dialogue pour que ça reparte pour le développement de ces différents territoires.
Le porte-bonheur montois ?
Philippe Kaufmann assure la coordination artistique de Namur 2030. Ce Montois a de l'expérience puisqu'il a travaillé pour... Mons capitale culturelle européenne 2015. Un bon présage ? En tout cas, il estime que Namur a autant d'atouts que Mons en avait à l'époque avant de décrocher le gros lot :
Namur est très bien placée au niveau géographique. Comme Mons à l'époque, elle est prête en termes d'infrastructures. Namur 2030, ce n'est donc pas un projet bâtisseur ou architectural. Namur 2030, c'est un projet où les bâtiments sont déjà sortis de terre. Il y a un nouveau cinéma, il y a le théâtre qui a été rénové il y a quelques années. Il y a le Delta. Tout cela, c'est un plus !
Des secrets et des liens avec la santé mentale
La délégation compte aussi séduire le jury. Il y a 27 projets qui sont encore au stade de concept, forcément. Citons par exemple des rendez-vous secrets ou encore la mise en valeur des œuvres culturelles produites par des adolescents qui souffrent de troubles psychiques. Laura Latour, chargée de mission pour Namur 2030 nous donne un de ses coups de coeur :
J'aime beaucoup un projet qui vise pendant 24 h à ouvrir plein de lieux méconnus de tout le monde auxquels personne n'a accès. Et pendant 24 h, on ouvre des dizaines de lieux dans toute la ville pour proposer une offre culturelle immense. Une offre tenue secrète ! Cela s'appellerait les 24 h des rendez-vous secrets !
Jocelyn Deloyer, membre de la délégation namuroise Namur 2030, met en avant un projet qui allierait santé mentale et culture. Un projet issu de son expérience en tant que gestionnaire de projets européens au centre neuro psychiatrique Saint-Martin à Dave :
Nous travaillons avec des adolescents qui sont hospitalisés, qui ont des grosses difficultés psychiques, qui ont eu des tentatives de suicide, qui souffrent d'anorexie ou encore de décrochage scolaire. L'art ne résout pas tous les problèmes ! Mais par le médium de l'art, nous inscrivons nos patients dans un cheminement qui permet d'aller vers un mieux-être et surtout dans lequel ils puissent s'exprimer.
Et c'est très important pour eux effectivement que leurs œuvres, ce qu'on appelle parfois de l'art brut, soient diffusées, soient montrées au public.
Jeudi, on saura si Molenbeek, Courtrai, Bruges, Gand, Louvain ou Namur seront encore en lice pour décrocher en octobre 2025 le titre de capitale européenne de la culture. D'ici là, à défaut d'avoir des doigts, l'escargot namurois croise ses antennes.