Portrait : Jean-Luc Censier, passionné du dressage de chiens de troupeau

Un métier de patience et de complicité

Pour Jean-Luc, le dressage d’un chien de troupeau repose sur une véritable alchimie entre l’animal, les moutons et le maître. La confiance mutuelle est au cœur de ce travail :

"Il faut un chien calme, aux ordres, et il faut connaître le mouton. Quand on travaille comme ça, on ne regarde pas le chien. On doit faire confiance au chien. On regarde la tête des moutons, et c'est d'après où ils vont qu'on donne la direction au chien."

Le dressage demande du temps et de la régularité, même si la fréquence des entraînements peut varier.

"Ça dépend du chien et de ce qu'on veut faire. Pour le moment, je l'entraîne 3 à 4 heures par semaine. Mais ce n'est pas obligatoire. c'est parce que je veux arriver à quelque chose de convenable, surtout avant les concours."

Les spécificités du border collie

Le border collie, race de prédilection de Jean-Luc, possède des aptitudes exceptionnelles pour le travail avec les troupeaux.

"Le border a une particularité : on dit qu'il a de l'œil. C'est ce qui lui permet de suivre les moutons sans s'approcher trop près pour ne pas les affoler. Il connaît leurs limites et sait où se positionner pour bien travailler. Chaque chien a aussi une puissance différente. Certains, à dix mètres, feront bouger les moutons, tandis que d'autres doivent être à deux mètres pour les même résultats. Cela exige une adaptation constante."

Cette capacité d’adaptation et de complicité est ce qui rend la discipline si gratifiante pour Jean-Luc.

"C'est là tout le plaisir : arriver à travailler ensemble avec le chien et atteindre cette harmonie."

L’histoire de Noï, un chien exceptionnel

Parmi les chiens qu’il a dressés, Noï occupe une place spéciale. Arrivé chez Jean-Luc à un an, ce chien "très compliqué" est devenu un champion.

"Personne ne le voulait. Il y a eu un moment où j'ai douté, mais maintenant, c'est le meilleur chien que j'ai jamais eu. Beaucoup de personnes me l'envient."

Quelles sont ses qualités ?

"Il est stable, bien dans sa tête, puissant, et à l'écoute. Son plaisir, sa récompense, c'est de retourner aux moutons. C'est ce qu'il aime le plus."

Une passion née de l’expérience

Jean-Luc a lui-même appris à ses dépens l’importance de bien comprendre cette race.

"Avec mon premier border collie, je l'ai abîmé. Cela veut dire qu'il n'allait plus aux moutons. Je l'ai cassé. Ce n'est pas physique, mais il avait perdu l'envie parce que je l'avais mal dirigé. J'ai fait une connerie, donc j'ai appris par plaisir et passion."

Aujourd'hui reconnu pour ses talents de dresseur, Jean-Luc forme quelques rares chanceux. En septembre prochain, il accueillera aussi chez lui un concours de chien de troupeau, étape cruciale pour les championnats du monde.