La consommation excessive d’alcool est un fléau qui affecte la santé et les relations humaines. Face à ce problème, un couple d’Éghezéens a décidé d’agir en développant une application visant à limiter la consommation d’alcool.
Actuellement en phase de test dans leur commune ainsi qu’à La Bruyère, elle sera bientôt déployée à Sambreville. Les créateurs espèrent qu’elle sera adoptée au niveau national et systématisée. Cet outil, il serait particulièrement apprécié dans les bars comme celui où travaille Émile Louis, le “Bezzy billard américain”. Émile Louis, témoigne :
"Écoutez, je me suis déjà fait frapper dessus parce que j’ai refusé de servir quelqu’un. Cela cause donc des situations compliquées où la police, les urgences, etc., sont contactés. Moi, je suis barman, je ne suis pas là pour ça, je suis là pour servir les gens et sourire. Et donc avec cette application-là, ça m’aurait peut-être bien aidé."
L’application, baptisée O’reason, a été créée par Gladys Mathy et son compagnon Louis Ponlot. Son objectif est d’aider les utilisateurs à mieux contrôler leur consommation d’alcool.
"L’app fonctionne très simplement. Je prends mon téléphone, j’appuie sur le bouton central, hop, et je montre au serveur. À l’heure actuelle, je suis en rouge, je me suis bloqué 24 h. C’est une décision définitive. Par contre, on a le choix d’être bloqué 24h comme un jour, comme trois jours, cinq jours, un mois, six mois. C’est vraiment une décision personnelle."
L’utilisateur est ainsi davantage maître de sa consommation, avec un profil rouge s’il a choisi de se bloquer ou vert s’il peut consommer. La créatrice souhaite que ce système se calque sur celui des jeux d’argent.
"Quand on une addiction aux jeux de casino, on peut s’interdire l’accès à ces endroits. Une fois qu’on a fait cette demande aux instances concernées, lorsqu’on se présente dans un casino, eh bien tout simplement, l’accès nous est refusé."
Rendre la présentation de l'application obligatoire
L’objectif des fondateurs est de rendre l’application obligatoire pour l’achat d’alcool. À Éghezée, la majorité des commerçants a été sollicitée pour tester le dispositif. Pour eux, O’reason est moins intrusive qu’une carte d’identité. Anne-Pascale Bogaerts, patronne d’une superette, souligne :
"La carte d’identité, il faut quand même dire ‘voilà, je peux avoir votre carte d’identité, s’il vous plaît’, et il peut ne pas me la présenter. Donc ça reste quand même un petit peu délicat, je trouve."
Émile Louis ajoute :
"L’application peut être chouette pour deux raisons. Premièrement, pour les jeunes, l’application permettrait d’avoir une référence légale pour les 16-18 ans sur ce qu’ils ont droit ou pas le droit de faire. Demander une carte d’identité pour nous, socialement parlant, c’est beaucoup plus difficile que demander une application. C’est beaucoup plus ludique, beaucoup plus accessible, ce sera moins vite mal pris par les gens. Et deuxième raison, pour les personnes plus âgées de plus de 18 ans, pour les aider non seulement dans leur consommation, mais aussi pour nous éviter des problèmes."
Gladys Mathy et son co-créateur sont actuellement en discussion avec les gouvernements wallon et fédéral pour adapter la législation et généraliser l’usage de l’application. Selon Santé publique France, les Belges sont les plus gros consommateurs d’alcool pur en Europe occidentale.
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