L'ASBL 30 février est née il y a une dizaine d'années de la rencontre de deux familles assessoises concernées par les mêmes préoccupations. Victoria et Benoît ont aujourd'hui 22 et 19 ans et sont en situation de handicap. C'est en pensant à leur avenir que l'ASBL 30 février mène plusieurs projets. Son questionnement soulève des montagnes aujourd'hui avec ce grand projet de quartier inclusif qui se concrétise. Les premiers coups de pelleteuse viennent d'être donnés sur un terrain que la commune à mis à disposition, juste à côté de l'administration communale. La totalité des fonds pour la réalisation finale du projet n'est pas atteinte mais, symboliquement, il s'agit d'un grand pas vers l'aboutissement de ce projet hors du commun puisqu'il existe très peu de projets similaires ailleurs.
On parle d'un petit quartier inclusif solidaire. Un habitat groupé comme il n'en existe pas vraiment ailleurs. Si des projets comparables pour des personnes en situation de handicap physique ont pu aboutir, ici, c'est un concept tout à fait singulier qui se construit.
Hélène Giaux, maman de Victoria :
"Quand on est parent d'enfants en situation de handicap, on se pose la question inévitablement de l'après nous. On est un peu dans le flou.Tout paraît tracé et ça ne nous convenait pas. Et donc d'une réflexion, on peut le dire, très personnelle, car c'était pour nos enfants, on a tout doucement glissé, ou même peut être assez rapidement, vers une réflexion sur les droits de la personne en situation de handicap, les droits de l'adulte en situation de handicap mental modéré à sévère."
Nathalie Dandoy, maman de Benoît:
"Nos enfants, ce qu'ils veulent, c'est vivre avec d'autres et c'est pour ça qu'on a imaginé la colocation. Mais la colocation avec des habitants ordinaires qui habitent vraiment tout près et qui s'engagent à partager ces valeurs, qui s'engagent à avoir un œil sur eux, à venir les chercher de temps en temps et à partager certaines choses. Mais c'est l'idée d'un habitat groupé est que nos jeunes avec un handicap soient vraiment pleinement associés aux tâches de n'importe quel habitat groupé : entretenir le jardin, nourrir les poules,... Ce genre de choses."
À terme, le projet hébergera une quarantaine d'habitant.e.s, dont cinq en situation de handicap qui seront en colocation. Hélène Giaux, maman de Victoria:
"Il y aura des locations pour des habitants lambda qui ont envie de partager le projet. Il y aura des constructions, des personnes qui vont pouvoir construire leur maison. On prévoit six maisons unifamiliales. Donc voilà, il y aura un ensemble très varié d'habitants autour de ce projet de l'inclusion vraiment totale et effective de la personne handicapée."
Nathalie Dandoy, maman de Benoît:
"Nous, on a choisi cette option-là pour l'inclusion, pour favoriser les échanges aussi parce que le niveau de handicap ne permet pas qu'ils soient dans un studio, qu'ils vivent dans un studio, dans un appartement tout seul. Ils ne seraient pas heureux."
Ce sont donc des citoyens qui portent ce projet, soutenu par la commune qui leur a mis ce terrain de 70 ares à disposition.
Un million et demi d'euros, c'est le montant nécessaire pour finaliser le projet. Aujourd'hui, ces fonds ne sont pas encore atteints.
Hélène Giaux, maman de Victoria:
"On a pas mal de groupes de travail en fonction de nos besoins. Donc on travaille sur l'accompagnement, on travaille sur le financement, on va travailler sur la communication. Voilà, on s'encadre. Ça part de deux familles, mais on s'encadre de professionnels et de gens qui ont envie de porter le projet avec nous. Il nous manque encore 600 000 €. On a une reconnaissance de la Fondation Roi Baudouin et donc ça, c'est toujours très intéressant pour les dons. On a des dons en matériaux aussi, par exemple des cailloux que vous nous voyez là, on en a reçu 600 tonnes. Évidemment, on souhaiterait que la région, en tout cas l'AVIQ, nous soutienne."
En attendant, on marque le coup avec ce début de chantier.