Ce dimanche 17 novembre aura lieu la traditionnelle journée de l'artisan qui permet de mettre en lumière le savoir-faire et le talent des artisans et artisanes de Belgique. Cette journée est l’occasion pour le grand public de découvrir gratuitement le travail des artisans sur le terrain et de découvrir l’envers du décor via une démonstration, une animation ou une visite guidée. Plus de 600 artisans ouvriront donc leur porte en Belgique ce dimanche. Parmi eux, il y aura Claudine Frisque à Malonne qui est tisserande.
L'atelier s'appelle "Les Tissages de Mamouche". Il est implanté au cœur de la maison familiale. La passion de Claudine a envahi de nombreuses pièces avec pas moins de quatre métiers à tisser de grandeurs différentes et, çà et là, des réalisations dont elle est fière : manteau, étole ou blouse. Cette passion, elle l'a contractée il y a plus de 40 ans. Depuis qu'elle n'exerce plus son métier de laborantine, elle s'y adonne avec encore plus de régularité et de vigueur. Elle nous explique ce qu'elle ressent en pratiquant cet artisanat.
Un artisanat, ça vous vous permet de créer, de sortir un petit peu de l'ordinaire. La vie n'est pas si simple et quand je tisse, j'oublie tout. C'est comme quand vous vous êtes dans un bon livre, c'est la même chose.
La technique de tissage n'est à priori pas si complexe. Le tissu prend forme grâce à l'entrecroisement de fils : des fils de chaîne longitudinaux et un fil de trame transversal. Le travail se fait sur un dispositif actionné à la main : le métier à tisser. Claudine en possède plusieurs.
Plus on a des cadres sur le métier, plus on sait faire de points différents. J'ai quatre métiers à tisser, un à quatre, un à six et un à huit cadres. Donc sur ces différents métiers je ne vais pas faire les mêmes dessins. Ce n'est pas le même multiple, c'est un multiple de trois ou un multiple de deux. Donc vous voyez, c'est un peu mathématique, mais on comprend très vite.
Bref, pour tisser, il faut savoir compter. Il faut aussi beaucoup de patience et du temps devant soi. Les heures consacrées à ce travail donnent d'ailleurs envie d'utiliser les plus belles matières premières.
Malgré tout, c'est une matière première quand même coûteuse, mais vu le temps qu'on y met, on préfère utiliser une belle matière première. Et donc je ne travaillerai jamais du synthétique parce que ça bouloche à cause du frottement. Ce que l'on a pas avec du coton, du lin et de la laine.
Claudine et tous les autres artisans belges attendent avec impatience la journée de dimanche pour partager avec le plus grand nombre leur passion et leur savoir-faire.