Le Parc naturel de la Molignée est un projet mené par 4 communes (Anhée, Onhaye, Mettet et Florennes) qui allient leurs forces pour oeuvrer en faveur de leur environnement et de l'activité rurale. Parmi les étapes nécessaires à la mise sur pied du projet, un diagnostic complet du territoire concerné. Il a été présenté hier soir, lors du Conseil communal de Florennes.
En janvier dernier, le projet de Parc Naturel de la Molignée était présenté aux citoyens de Flavion et des alentours. Depuis cette réunion d'information, des groupes de travail ont commencé à se réunir dans les 4 communes concernées. Les participants y ont, notamment, abordé des thèmes comme l'agriculture, le développement rural, le tourisme, l'aménagement du territoire ou l'environnement.
En parallèle, un diagnostic territorial, encadré par le Bureau Economique de la Province de Namur (BEP) a été effectué et ses conclusions ont été présentées ce jeudi 30 mai par Claire Van Kerrebroeck, de la cellule développement territorial du BEP lors du Conseil communal de Florennes. Elle y a détaillé les caractéristiques de ce que le rapport appelle "le Condroz occidental".
5 grands constats ont été mis en évidence :
- Ces 4 communes sont influencées par des pôles extérieurs (Namur, Charleroi, Dinant, Sambreville...) mais disposent tout de même d'une réelle autonomie locale via des commerces et services de proximité. Et malgré une hausse importante de la population sur les 20 dernières années, le caractère rural et le patrimoine de la Vallée de la Molignée et du Flavion ont été conservés.
- Les paysages partagent des similitudes importantes avec celui du Condroz. On y retrouve notamment une alternance de bandes calcaires et de cordons gréseux. Mais aussi une variété de paysages importante, des traces du passé industriel, des châteaux et des abbayes qui font la singularité de ce Condroz occidental.
- Le territoire est majoritairement agricole (La Superficie Agricole Utile est de 54% contre 44% sur l'ensemble de la Wallonie), mais le parc naturel serait tout de même composé à 30% de forêts. Une richesse qu'il conviendra de protéger au mieux, quand on sait que 15% de ces forêts ne sont pas reprises au Plan de secteur et encourent donc le risque d'être "grignotées".
- Les Vallées de la Molignée et du Flavion sont au coeur du projet de parc naturel. Elles abritent des nappes aquifères d'importance régionale. Dès lors, l'un des enjeux majeurs sera de protéger ces ressources en eaux. Deux contrats de rivières travaillent sur la zone concernée : le Contrat de Rivière Sambre & Affluents pour Florennes et Haute-Meuse pour Onhaye et Mettet. La commune d'Anhée devrait, elle aussi, à terme, rejoindre l'une des ces asbl. Ce qui permettrait de renforcer le pouvoir des actions menées, notamment sur la question des espèces invasives ou la lutte contre les inondations.
- Le dynamisme social et touristique du territoire n'est plus à prouver. Les nombreuses associations, coopératives citoyennes et les deux maisons du tourisme présentes sur les 4 communes sont déjà très actives.
Ce diagnostic est une étape supplémentaire franchie. Il reste maintenant à établir un plan de gestion sur 10 ans. Ce plan devrait s'appuyer sur une forte participation des citoyens et des tissus associatifs locaux. Une fois rédigé, il devra être validé par le PO et les différents conseils communaux. Une enquête publique sera alors organisée, et les modifications éventuelles réalisées, avant que le dossier de candidature soit officiellement soumis au Gouvernement wallon. C'est à lui que reviendra la décision finale : le Parc naturel de la Molignée verra-t-il le jour ?