C'est une tradition lors de la journée mondiale de l'environnement, Canopéa remet la palme et le chardon de l'environnement. Cette année, la fédération des associations de protection de la nature a récompensé la société scientifique de médecine générale. Ça, c'est pour la palme. Côté chardon, c'est la fédération wallonne de l'agriculture qui a reçu ce prix piquant.
Il ne faut pas nécessairement monter des marches pour recevoir une palme. Cette année, la palme de l'environnement décernée par Canopéa revient à la Société scientifique de médecine générale pour le travail de sa cellule environnement.
Céline Bertrand qui y travaille est aux anges:
"C'est une belle reconnaissance puisque évidemment, nos activités ont vraiment pour objectif de sensibiliser à l'impact de tous les polluants environnementaux sur la santé. On peut parler de l'impact des pesticides, des perturbateurs endocriniens, des nano plastiques, microplastiques, de tous les polluants qui se sont accumulés dans l'environnement et qui continuent à s'y accumuler et qui impactent fortement notre santé dès le plus jeune âge".
La Directrice générale de Canopéa, Sylvie Meekers, souligne toute l'importance de leur travail dans le contexte actuel:
"On a été vraiment tellement heureux que la SSMG s'empare de ce sujet, de la connexion entre santé et environnement et qu'elle puisse porter ce message auprès des médecins".
Un chardon pour la FWA
Moins glamour comme récompense : le chardon. Ce prix de Canopéa remet une distinction à un mauvais élève en matière environnementale. Et cette année, le winner ou le looser, devrait on dire, est la FWA. La Fédération wallonne de l'agriculture qui, aux yeux de Canopéa, a joué un rôle déterminant dans les récents reculs environnementaux au sein des politiques agricoles. Sylvie Meekers:
"On a senti une réelle différenciation entre la FWA et nous, sur la manière dont l'environnement était conçu, dont l'environnement devait se concevoir. On a trouvé que cette attaque répétée sur le monde environnementaliste, qui était semble-t-il responsable des maux de l'agriculture, était pour nous non concevable. Et donc nous estimons aussi que la FWA ne porte pas de message suffisant pour lutter contre la sur utilisation de pesticides, pour aller vers un modèle plus durable et pour aller aussi vers une autonomie financière des agriculteurs".
Et le chardon Canopéa a pu le donner en main propre à des représentants de la FWA qui étaient présents ce matin. Parmi eux, Laurent Gomand, vice-président de la FWA. Cette agriculteur d'Eghezée se défend suite aux critiques de la fédération des associations de protection de l'environnement:
"Si on a des obligations environnementales, et bien on les accepte. On les assumera mais elles doivent être accompagnées de mesures et de compensations financières parce que ces contraintes environnementales ne doivent pas s'appliquer au détriment du revenu des agriculteurs. Je ne vois pas une catégorie de la société qui accepterait qu'on lui retire 5 % de ses revenus au bénéfice d'une clause environnementale".
La présence de la FWA augure-t-elle un meilleur dialogue entre Canopéa et la FWA? La DG de Canopéa l'espère:
"On est en tout cas heureux ici de voir qu'un dialogue va peut-être se construire justement. On est heureux de cette réunion et du fait d'avoir "chardonné" la FWA".
Et la FWA qui, au moment de recevoir le prix, a demandé, non sans humour, de ne pas avoir trop de chardons sous peine de devoir recourir à des produits phytosanitaires.