La campagne électorale n'a pas encore officiellement commencé mais cela s'active en coulisse. Notamment du côté de l'UCM qui présentait ce matin, à Namur, son memorandum pour les prochaines législatures fédérale et régionale. Plus de 200 mesures sur 5 thématiques, et c'est une première pour l'Union de Classes Moyennes.
L'UCM officialisait ce matin son premier memorandum à destination des futures majorités du pays. L'UCM représente 130.000 indépendants et plus de 30 000 entreprises francophones et l'organisation tient à se faire entendre avant, pendant et après les prochaines élections. Et parmi les points mis en avant par l'UCM, la pénurie de main d'oeuvre et le coût du travail pour les entreprises.
On a un plan qui couvre une dizaine de mesure autour de ces pénuries de main d'oeuvre et donc, évidemment, une des premières mesures, c'est faire en sorte que le travail au sein des PME, au sein de l'entreprise, soit attractif. Ça c'est évident. Et ça passe par un meilleur salaire poche, quelque part.
Carolie Cleppert, Secrétaire générale de l'UCM.
Autre sujet récurrent, celui de la fiscalité des indépendants, mais pas seulement. L'UCM estime que l'administration, et l'administration des Finances plus précisément, pourrait être plus performante.
On a besoin d'une administration fiscale partenaire des entreprises, une administration avec un visage humain. Aujourd'hui, vous avez un contrôle fiscal, vous recevez le contrôleur, vous voulez le rappeler par téléphone quelques jours après, c'est impossible. C'est pas comme ça qu'on conçoit la relation que l'on doit avoir avec l'administration. On peut commettre des erreurs, il faut nous le dire. On a une présomption de bonne foi, on ne fraude pas par principe, très clairement. Et donc, il faut qu'on puisse avoir confiance en l'administration fiscale et aujourd'hui, j'ai envie de dire c'est peut-être la plus grande revendication par rapport à la fiscalité. Bien sûr qu'on paye trop d'impôts, mais on le sait. Par contre la façon dont l'administration va réagir ou l'absence de contact, ça, c'est difficile pour les indépendants.
Pierre-Frédéric Nyst, Président de l'UCM
248 mesures censées améliorer la vie des indépendants et des PME. Des mesures qu'il faudra financer.
Beaucoup de mesures dans notre memorandum sont des mesures où l'on veut responsabiliser. Ça ne veut pas nécessairement dire que l'on va arriver avec des coûts budgétaires particuliers, au contraire. Je prends le problème de l'absentéisme, où il faut responsabiliser les médecins, c'est pas un coût supplémentaire en tant que tel, en tout cas pas à charge du pouvoirs publics.
Pierre-Frédéric Nyst, Président de l'UCM
Il faudra avoir une vue pragmatique mais aussi holistique de l'ensemble des mesures, effectivement, pour pouvoir attaquer et réfléchir aussi aux sources de financement derrière. On ne demande pas que des mesures qui coûtent. On demande aussi beaucoup de simplification. Là-dessus on peut faire beaucoup d'économies, près de 5 milliards d'euros. La simplification administrative, en tout cas la charge administrative en Belgique, c'est 5 milliards d'euros.
Caroline Cleppert, Secrétaire générale de l'UCM
Quand au lendemain des élections, l'UCM espère que le politique n'ajoutera pas aux crises successives une énième discussion institutionnelle.
On n'a pas besoin de réforme constitutionnelle ou des institutions en tant que tel. Si elles arrivent, on verra et on espère qu'elles ne vont pas monopoliser toute l'attention politique. Nous avons un souhait et un message très clair, c'est que le monde politique doit être à l'écoute de ceux qui représentent 99% du tissu économique, c'est-à-dire les PME, les indépendants. Et ça, c'est important, quoi qu'il arrive.
Pierre-Frédéric Nyst, Président de l'UCM
Le message est clair. L'UCM promet, en tout cas, de suivre ce memorandum tout au long de la prochaine législature.