À propos de la crise dans le secteur ovin, les éleveuses et les éleveurs de la FUGEA ont poussé encore plus fort leurs revendications puisqu'ils se sont mobilisés ce mercredi devant l'Elysette à Namur. Une rencontre était organisée avec la Ministre Dalcq et le Ministre-Président Dolimont en marge de l'action. Ces éleveuses et éleveurs se sont déplacés avec des symboles forts dans la rue, afin de rendre visibles les difficultés de leur quotidien. Des animaux morts notamment, une image que nous ne vous montrerons pas, mais qui en dit long sur leurs inquiétudes.
Une nouvelle mobilisation s'est tenue pour exprimer le vécu dans les fermes. Ce mercredi matin, les éleveuses et les éleveurs ont mis la pression pour obtenir des actes forts au niveau wallon et fédéral. Timothée Petel, Porte-parole de la FUGEA:
Le secteur ovin, c'est un secteur qui se développe fortement. C'est une filière qui est largement déficitaire. On importe beaucoup de viande d'agneau mangée sur notre territoire. Et donc, c'est une filière qui est en train de se développer. Il y a pas mal d'éleveurs qui se sont lancés il n'y a pas longtemps, donc des fermes assez fragiles économiquement. Et même si tous les ruminants ont clairement été touchés par cette crise, les éleveurs ovins ont particulièrement été impactés.
Julien Artoisenet est éleveur à Cognelée:
On a repris une ferme laitière en 2019. Avec ma compagne, on a lancé la transformation à la ferme. On vend une partie du lait à d'autres fromagers et on transforme l'autre partie chez nous sur place. On engraisse aussi des agneaux pour la boucherie. Depuis début août, on a commencé à perdre des brebis à cause de la fièvre catarrhale. Et pourtant, vaccinés fin mai, on s'attendait à ne rien perdre. On a perdu en tout 21 brebis. On en a une quinzaine qui ne donnent pas de lait. Donc ça fait au total une perte du chiffre d'affaires entre 20 et 25 % sur l'ensemble de nos activités, sur notre ferme.
Le message est clair : il faut prendre conscience de la profondeur de la crise dans les élevages nous dit-on. Une aide pour la vaccination, et des enveloppes d'indemnisation sont réclamées, notamment. Adrien Dolimont (MR), Ministre-Président de la Wallonie:
On connait assez bien le dossier. On en a discuté précédemment. La ministre a rencontré l'ensemble des acteurs du terrain à l'époque. On travaille sur des solutions concrètes. C'est ce qu'on a pu leur expliquer. C'est important aussi d'écouter la détresse du secteur. Je pense que vous ne pouvez pas nier ça. C'était juste impensable. Donc on a expliqué les différentes mesures qui vont être prises à court terme, en espérant que des solutions de long terme viendront aussi.
Passer à la vitesse supérieure, c'est la volonté. En attendant, le travail continue dans les fermes. Marc Remy, éleveur à Floreffe:
On espère que la décision sera prise assez rapidement. C'est surtout ça qu'on demande aujourd'hui : c'est d'aller plus vite. C'est pas toujours évident. Chez nous, on a échographié les brebis. On le voit, elles sont vides. Donc ça veut dire que pour l'instant, on n'aura pas d'agneaux à vendre. Je pense que là, elles vont se remettre un peu de leur maladie et on espère que ça va aller mieux. Mais là par exemple, on sait bien qu'on n'aura pas d'animaux pour Pâques l'année prochaine.
Cela aura un impact sur la trésorerie, et ce n'est pas rien nous disent les éleveurs dans ce contexte où les crises se succèdent.