Face au phénomène grandissant du "no-show", de nombreux restaurateurs adoptent désormais la politique des acomptes pour les réservations. Cependant, cette pratique pourrait poser de sérieux problèmes aux clients du restaurant Baromètre à Floreffe. En effet, les réseaux sociaux de l'établissement ont été piratés et le hackeur demande désormais des acomptes aux clients pour réserver des tables. Ce système, que le patron Christophe Delahaye n'a jamais mis en place, échappe totalement à son contrôle.
Depuis avril dernier, il est impossible de réserver une table au restaurant Baromètre via Facebook. Le compte Facebook du restaurant, ainsi que les comptes personnels de Christophe, ont tous été piratés. Le hackeur utilise ces comptes pour tenter de voler les clients. Christophe Delahaye, restaurateur, témoigne :
Un client m'a dit "c'est bizarre, j'ai envoyé un message, je n'ai pas eu de réponse". Un autre m'a donné un coup de fil et m'a dit "c'est bizarre, on me demande aussi un acompte de 250 €". Comme moi je n'ai plus accès, je ne vois ne plus ce qui se passe sur ma messagerie.
Au fil des années, Christophe avait réussi à bâtir une communauté de 5 000 personnes autour de son restaurant. Créer une nouvelle page est pour l'instant exclu car l'ancienne page est sa principale vitrine. Christophe Delahaye explique :
Je me rends compte depuis quatre semaines, même si on ne sait jamais dire pourquoi, qu'il y a une baisse de fréquentation. Le midi, c'est un peu plus calme. Est-ce que c'est du fait que je ne peux rien publier ? Régulièrement, je publiais sur cette page. Je l'utilisais pour faire ma publicité pour des événements spéciaux dans le restaurant. Peut-être que c'est parce que les gens se demandent pourquoi je demande un acompte.
Facebook difficilement joignable
Le restaurateur a également tenté de contacter Facebook pour résoudre le problème, mais en vain. Christophe Delahaye raconte :
Il y a une réponse automatique qui est générée lorsque j'envoie une photo de ma carte d'identité ou de mon passeport en disant "le document d'identité que vous nous envoyez n'est pas lisible. On ne sait pas reconnaître que c'est vous". Je renvoie plusieurs fois en changeant la résolution de la photo mais, à chaque fois, je reçois le même message.
Christophe hésite à faire appel à des hackeurs éthiques, mais ces contacts sont souvent obtenus de manière informelle et il n'est pas certain que le service soit efficace. En attendant, il reste prudent et conseille à ses clients de l'être également.
Cette situation délicate souligne les risques associés à la dépendance aux réseaux sociaux pour les petites entreprises et la nécessité d'une cybersécurité renforcée pour protéger leurs activités.