Le château-ferme de Wartet est un monument namurois classé qui raconte une part de l'histoire de nos régions . L'association "Vivre ensemble au village de Wartet" organisera prochainement une visite guidée des lieux.
C'est sur les hauteurs de Marche-les-Dames, dans le hameau de Wartet que se trouve ce château-ferme classé, dont les origines remontent jusqu'au XIIIᵉ siècle.
Laurent Aidans, historien local, nous a guidé, en primeur, dans l'édifice :
Fort probablement que le comte de Namur, au XIIIᵉ siècle, va partager en fait ses terres en plusieurs fiefs et Wartet va être coupé en deux. Pour dire simple, une partie va retomber dans l'escarcelle de l'abbaye dont on a encore comme témoin la Ferme des Dames, qui est juste ici, à côté du château. Et une autre partie fera plutôt partie de la noblesse avec le premier seigneur de Wartet dont nous avons vraiment le nom.
Donc ici, on est en 1302 et il s'appelle Jean de Wartaing, de Wartet donc.
Le noyau le plus ancien du site est donc constitué de la chapelle et du donjon qui était la demeure du seigneur.
Il y avait sa chambre. Il y avait aussi toutes les commodités. On retrouvait notamment sa cuisine et même un endroit de stockage, si on peut dire, qui était le grenier, qui se trouvait bien entendu dans la partie la plus haute du bâtiment. Alors le tout était fortifié. On voit une arbalétrière , donc cette espèce de petit oeil de bœuf qui permettait un tir d'arbalète.
Alors il faut imaginer le site à l'époque. On avait bien la première chapelle primitive en tant que telle et tout le site ici qui était entouré d'eau, donc de douves.
C'est au XVIIᵉ siècle, sous la direction des seigneurs de l'époque, nommés les D'aux Brebis, que se développent les bâtiments avec la construction d'un corps des logis du seigneur dont il subsiste quelques éléments de décor intérieur.
On retrouve bien une ancienne cheminée, par exemple, mais aussi une rampe d'escalier où on peut voir représentée la tête d'une brebis, symbole de la famille D'Aux Brebis.
Les seigneurs, à l'époque, avaient aussi pour mission de rendre la justice. Voilà pourquoi on retrouve une prison dans ce château et un chêne de justice dont on dit qu'il est millénaire.
Alors on ne sait pas, évidemment, si cette prison a été utilisée ou pas dans les faits. Toujours est il que le condamné qui s'y retrouvait n'avait comme ouverture vers l'extérieur qu'un petit soupirail où il ne voyait que ce chêne de justice. On raconte que les grands malfrats y ont été pendus en leur temps.
Autre particularité de ce château-ferme : le jardin qui était fortifié.
Donc ça veut dire que les villageois, en cas de danger, venaient s'y réfugier avec leurs troupeaux et leur cheptel. Mais chose intéressante, il a abrité aussi au XVIIIᵉ siècle une centaine de moutons. C'est quand même assez étonnant, mais à l'époque, c'était un symbole de richesse et de puissance du propriétaire du lieu. C'est ici que venaient paître ces jeunes moutons.
Cette magnifique propriété privée est actuellement en cours de restauration. Les visites prévues ce 13 avril sont donc exceptionnelles. Dépêchez vous de vous inscrire par mail à l'adresse suivante : jean.donnay@unamur.be
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