L'Abbé André, un Namurois "Juste parmi les nations"

par

AVC-CAC-029208

Lancer la lecture
Mettre en pause
Mettre en pause
Lancer la lecture
Début de la vidéo
Avancer (10 Secondes)
live
Couper le son
Niveau du volume
Activer les sous-titres
Sélection de langue
Sélectionner la qualité de la vidéo
Afficher en mode plein écran
Quitter le mode plein écran

Il y a 80 ans, le camp d'Auschwitz était libéré. L'occasion pour nous de se souvenir d'un Namurois qui évita la déportation à de nombreux enfants juifs. Déclaré Juste parmi les nations depuis 1967, l'abbé André pourrait peut-être aussi être béatifié.


C'est aux archives du séminaire de Namur que sont conservés les documents qui attestent de l'action de l'abbé André envers les enfants juifs. Bruno Jacobs continue d'engranger notamment les témoignages de ceux et celles qui l'ont connu en vue de constituer un dossier pour une demande en béatification. 
L'histoire de l'abbé André nous ramène sur la place de l'Ange à Namur. C'est là qu'il cacha de nombreux enfants juifs au nez et à la barbe des Allemands, dont la kommandantur était située juste à côté de sa maison. Bruno Jacobs  nous explique : 


Il a créé tout un réseau d'aide pour les héberger, pour trouver la nourriture, pour les cacher quand il le fallait. Il faut savoir aussi que dans sa maison, évidemment, les places étaient limitées, bien que, parfois ils étaient 20. À Noël 43, ils étaient même jusqu'à 35 dans sa maison, mais en général, il ne les gardait pas plus qu'une semaine ou deux. Il prenait son vélo pour aller dans les campagnes, y trouver de la nourriture, mais en même temps trouver des logements, sachant que de nouveaux enfants allaient arriver. Ça s'est amplifié pendant deux ou trois ans,  jusqu'au moment de la libération. Et donc il y a on ne sait pas exactement combien, mais probablement entre 250 et 300 enfants qui sont passés par sa maison.


A plusieurs reprises, les Allemands vont débarquer chez lui, sans doute suite à des dénonciations.
Un des enfants sauvés par l'abbé, Jerry Rubin raconte : 


Il y avait un coiffeur au bout de la place où je suis allé. J'ouvre la porte et au moment où j'ouvre la porte, il y avait des gens et le coiffeur crie: "Non, toi tu ne viens pas, t'es un juif et tu as des poux". J'ai eu très peur et comme il se doit, la nuit suivante, nous avons eu une descente des SS parce qu'il y avait parmi ces salopards de chez le coiffeur quelqu'un qui nous a dénoncé. Et à tous les gamins que nous étions, l'Abbé André  a dit "Vous devez partir tout de suite, quitter la maison". Et il y avait, je m'en rappelle très bien, des sortes de  vasistas, des genres de lucarne dans le toit pentu. Eh bien, nous sommes partis par ces lucarnes.


Après la guerre, l'abbé André continuera encore à aider certains de ses enfants, comme nous le raconte Bruno Jacobs :


Il y avait un certain nombre d'enfants dont les parents ne sont pas revenus des camps de concentration et donc pendant au moins six ans, ou peut être un peu plus, il s'est occupé de ces enfants orphelins, il les a hébergés chez lui, il s'est occupé d'eux...

...Et il les a même emmenés en vacances en Italie et en Espagne. 
Il poursuivra ensuite son action envers d'autres réfugiés, par exemple hongrois ou maghrebins.

 
 


Sur le même sujet

Recommandations