Jules Jourdain est un sculpteur d'origine namuroise. Il a réalisé notamment pas mal d'oeuvres patriotiques et monumentales que l'on retrouve encore aujourd'hui dans l'espace public. Une exposition lui rend hommage aux Archives de l'État à Namur.
Tous les Namurois connaissent le monument aux morts érigé par la province de Namur après la Première guerre mondiale. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il a été réalisé par un artiste d'origine namuroise, aujourd'hui complètement oublié, mais qui, grâce à une exposition, est remis à l'honneur. Jules Jourdain est né à Namur en 1873 dans une famille bourgeoise.
Il fait d'abord ses études primaires à l'Institut Saint-Louis, puis il suit ses parents qui s'installent à Bruxelles. Il y étudiera le droit tout en suivant des cours d'art à l'académie. C'est surtout un sculpteur et un médailleur. Il a laissé pas mal d'œuvres monumentales en Belgique. Son nom, par contre, n'a guère résisté au temps.
Marine Michel, conservatrice du musée de la Tour d'Anhaive, à Jambes, nous parle de cet artiste :
Il a été assez connu de son vivant parce qu'il a eu de nombreuses commandes, que ce soit pour le milieu religieux, que ce soit pour les communes, pour les provinces, etc. Mais voilà, le temps passant, il a été oublié progressivement. Ses œuvres ont pourtant été conservées au sein de la famille, ce qui nous a permis de monter cette exposition.
C'est en effet la famille de Jules Jourdain qui est à l'origine de cette exposition et qui a prêté les nombreuses œuvres ainsi que les ébauches et archives. Sa petite-fille, Anne-Marie Everarts, est contente de cette remise à l'honneur :
On s'est dit : il faut quand même qu'on fasse quelque chose pour grand père. Personne ne le connaît ! Moi je ne savais pas qu'il y avait encore autant d'oeuvres ! En plus, ici à Namur, si on ne le connaît pas, c'est dommage puisqu'il a habité ici.
Marqué par le réalisme de son époque, Jules Jourdain observe et saisit avec sensibilité, les formes et les mouvements de ses modèles aussi bien humains qu'animaux.
Fiona Lebecque, conservatrice à la Société archéologique de Namur :
La sculpture animalière, c'était vraiment une autre pan très important du travail de Jules Jourdain. Il a été reconnu dès le début de sa carrière pour ses sculptures animalières, et notamment de coq. C'est un coq de 1902 qui ouvre officiellement sa carrière d'après les critiques artistiques de l'époque. C'est vraiment avec une œuvre animalière qu'il s'impose dans le milieu.
C'était vraiment un travail d'observation pour l'artiste. Et d'ailleurs, au moment de la création du monument aux morts, les chevaux défilaient à l'atelier pour poser comme les humains. Donc c'est un sculpteur réaliste qui observe et c'est son grand sens de l'observation qui lui permet de réaliser des œuvres extrêmement précises, intéressantes et d'une grande élégance également.
Cette exposition est une occasion unique de se souvenir de cet artiste qui a marqué son temps. Elle se tient jusqu'au 16 mai aux Archives de l'État à Namur.
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