Les traditionnels voeux du palais de justice de Namur ont été l'occasion de revenir, une fois encore, sur une problématique qui persiste : le nouveau palais de justice, terminé depuis presque un an, mais toujours vide...
C’est la tradition, le palais de justice de Namur ouvre ses portes pour sa réception des vœux. Magistrats, avocats et membres du personnel se retrouvent pour dresser le bilan et évoquer l’avenir. Mais derrière les discours, un sujet revient sans cesse : le déménagement dans le nouveau palais de justice.
"On se réjouit de l'arrivée de nouveaux collaborateurs, mais on s'interroge quant à la manière dont on va les loger, explique Christian De Valkeneer, président du tribunal de première instance de Namur. C'est un paradoxe de se dire qu'on a des renforts, mais pas de place pour les accueillir"
"On se trouve dans un palais de justice qui ne possède plus des conditions décentes pour permettre le bien-être au travail, raconte Etienne Goblomme, procureur du Roi de Namur. Certains de nos collaborateurs travaillent au quotidien dans des locaux insalubres avec des champignons dans les murs."
Pourtant, un nouveau palais est prêt depuis presque d’un an. Mais impossible de l’occuper. Le déménagement est sans cesse repoussé… faute de budget. Résultat : un bâtiment neuf mais inutilisé qui coûte très cher : environ 6 millions d’euros de loyer par an. Le président du tribunal de première instance reprend :
"Aujourd'hui on nous dit qu'il n'y a pas de gouvernement, donc qu'on ne sait pas débloquer 350 000 euros pour déménager. On a difficile à comprendre que l'Etat belge, qui chaque année possède un budget de 40 milliards d'euros, n'arrive pas à trouver 350 000 euros pour un déménagement..."
Les autorités judiciaires ont saisi le ministre de la justice. Elles réclament aujourd'hui ce qui leur revient de droit : des moyens suffisants pour exercer leurs fonctions correctement. Christian De Valkeneer :
"On a envoyé un mail au ministre de la Justice pour essayer de débloquer la situation, on n'a pas encore reçu de réponse de sa part, cela fait 10 jours."
Un début d'année marqué par l'incertitude, mais également par l'espoir que 2025 soit enfin l'année du changement.