La SOWAER, la Société Wallonne des Aéroports, fait construire un nouveau bâtiment dans le zoning Écolys, à Suarlée-Namur. Il abritera les "tours de contrôle" des aéroports wallons. Il va être chauffé et refroidi grâce notamment à la géothermie.
Ce bâtiment, dans un peu plus d'un an, va accueillir nos aiguilleurs du ciel. C'est d'ici que sera géré le trafic aérien des aéroports wallons. On y retrouvera donc essentiellement le personnel, un important équipement technique, des ordinateurs, beaucoup d'ordinateurs, et des data centers, autrement dit, des pièces avec des serveurs et des équipements informatiques, qui génèrent beaucoup de chaleur, et qui doivent donc être refroidis en permanence. Les besoins en chaud et en froid sont importants, comme l'explique Jean-François Poncelet, administrateur du bureau d'études SIX:
Le bâtiment ici, à l'instar d'un immeuble de bureaux classique, doit pouvoir se chauffer et se rafraîchir. Mais en plus, il y a également toute une partie opérationnelle qui est propre au client, à savoir un énorme data center mais aussi une pièce opérationnelle où les différents écrans de contrôle, pour gérer le contrôle aérien, vont pouvoir aussi être traités en chaud et en froid.
Et pour apporter de la chaleur quand il le faut, ou du froid à d'autres moments, les ingénieurs et architectes ont imaginé un système combinant plusieurs sources d'énergie. Ils vont utiliser la chaleur des datas centers, sur place donc, mais aussi la chaleur du sol et du sous-sol via un système de géothermie fermée. Nicolas Vanhecke, directeur de Resolia, la société en charge de la partie géothermie:
La géothermie fermée, c'est quoi ? C'est une technologie assez simple qui permet, en faisant des trous dans le sol, d'installer une sonde. C'est en fait un tuyau en HDPE dans lequel circule un fluide caloporteur qui va venir chercher les calories dans le sous-sol pour venir les amener à l'intérieur du bâtiment, chauffer le bâtiment, ou une maison ou une industrie en hiver. Et l'avantage d'une telle technologie, c'est que ça peut aussi refroidir des bâtiments en été en allant chercher dans le sol les frigori du sol.
Ces tuyaux sont enfouis jusqu'à 100 mètres en sous-sol. Le tout est couplé à une pompe à chaleur. Et pour faire fonctionner tout cela, il faut de l'électricité, allez-vous me dire. Pas de problème, elle est fournie par des panneaux photovoltaïques. La pertinence du projet vient donc de cette combinaison multiple de sources d'énergie et de refroidissement. Vincent Werner, business unit manager chez Cegelec:
Cette combinaison est l'élément clé du projet, et surtout de la réussite au niveau économique, énergie, et écologique du projet. C'est vraiment d'arriver à capter la bonne énergie au bon moment pour la réinjecter dans l'équipement qui va permettre d'obtenir la meilleure efficacité énergétique. C'est la clé.
Et le tout sera "zéro carbone", autrement dit totalement neutre pour l'environnement. Par ce projet, la SOWAER veut montrer l'exemple. Nicolas Vanhecke, directeur de Resolia, à nouveau:
C'est clairement une technologie simple, efficace à mettre en œuvre, et qui permet de décarboner massivement le bâti. Et ça peut aller d'une maison résidentielle jusqu'à des bâtiments de bureaux comme celui-ci, voire des applications industrielles. On est occupé sur un champ de 140 sondes géothermiques du côté de Charleroi, par exemple, et c'est pour une application industrielle.
Le bâtiment de la SOWAER et ses techniques particulières seront opérationnels en octobre 2025.