À Émines, un éleveur de moutons a fait une macabre découverte ce matin. Cinq de ses bêtes ont été tuées cette nuit. Même si des analyses doivent encore le confirmer, il se pourrait que cette attaque soit l'oeuvre d'un loup. Si cela devait être le cas, ce serait une attaque de plus de cet animal dans notre région après celles enregistrées notamment à Suarlée et à Moustier ces derniers temps.
Grégoire est éleveur de Texel français à Émines. Ce matin, en allant voir son troupeau, il a malheureusement constaté que cinq de ses 40 moutons avaient perdu la vie.
"On vient voir les moutons comme tous les matins, et puis on se rend compte qu'il y a plusieurs brebis qui sont qui sont mortes, qui sont tuées et plusieurs brebis qui ont été dévorées de l'arrière train. On suppose par un loup".
Grégoire Stoffel, éleveur de moutons à Émines
Fin de matinée, des agents du réseau Loup sont descendus sur place. Alors l'attaque d'un loup ? Il y a de fortes présomptions, même s'il est encore trop tôt pour l'affirmer à 100 %. En tout cas, en décembre, le réseau avait déjà constaté une attaque d'un troupeau par un loup à moins de 600 mètres du terrain de Grégoire.
"Alors c'est ça qui est effectivement interpellant, c'est qu'on est dans une zone assez sensible visiblement puisqu'on a eu cette attaque à proximité à Noël. Donc on ne peut pas absolument exclure le loup d'emblée, même si la zone semble peu propice au loup. Mais comme on est à proximité de deux autoroutes, il se pourrait qu'un loup soit "coincé" entre ces deux axes".
Alain Licoppe, Coordinateur du Réseau Loup pour le SPW
Aujourd'hui, en cas d'attaque d'un loup, un éleveur peut se faire indemniser. Mais pour Grégoire, ces indemnités ne couvriront jamais ses pertes.
"L'indemnisation n'est pas suffisante quand on fait de la génétique surtout. Puisque le prix d'une bête est très difficile à donner. Je n'aurai plus jamais la possibilité de les acheter. Donc, même si on me donnait une somme qui est dix fois supérieure au prix que je les ai payées, ce n'est pas juste étant donné que je n'ai pas la possibilité de pouvoir racheter cette souche là, cette génétique là". Grégoire Stoffel, éleveur de moutons à Émines
Outre le dédommagement financier, il y a aussi la possibilité d'aide matérielle.
"Par rapport aux mesures de protection anticipative, c'est possible de se faire subventionner en zone de présence permanente du loup dans les Hautes Fagnes. Ici, dans ce cas-ci, monsieur peut faire appel à l'ASBL Natagriwal pour du conseil d'une part, mais également pour du prêt de matériel temporaire, donc des filets électriques, principalement en électrique".
Alain Licoppe, Coordinateur du Réseau Loup pour le SPW
"Clôturer en électrique? Je ne suis pas certain que ça arrête le loup, même si c'est une petite avancée. On l'a vu dans d'autres pays, ça l'arrête pas vraiment! Cela le freine peut être un petit peu, on espère, mais sans vraiment savoir ce qu'on peut faire contre le loup, c e n'est pas mon boulot de savoir ce qu'on peut faire pour le mouton, je veux bien. Mais pour le loup, ce n'est malheureusement pas à moi qu'il faut le demander. On veut du mouton qui mange de l'herbe, on a envie de manger de la qualité, on a envie de manger du local et au bout du compte, cette gestion désastreuse du retour du loup fait que ce n'est malheureusement plus possible pour le moment".
Grégoire Stoffel , éleveur de moutons à Émines
En attendant les analyses qui prouveront ou non si c'est bien un loup qui a sévi cette nuit à Emines, Grégoire, qui n'est pas opposé à la présence de cet animal en Wallonie, doit laisser à contrecœur son troupeau à l'étable.