Le conseil communal de Doische a voté contre l'installation d'une usine de recyclage de déchets dangereux dans la commune voisine française de Givet. Elle emboite le pas à neuf autres communes, françaises et belges, qui toutes ont émis un avis négatif sur ce dossier.
"Doische dit Non à l'incinérateur". Même sur le panneau communal, cette phrase est là, comme le nouveau slogan qui s'affiche un peu partout sur les façades des maisons du village. Il faut dire que la commune est farouchement opposée à l'installation d'un incinérateur de déchets à Givet, en France. Hier soir, elle a acté au conseil communal son avis négatif sur le projet, explique de bourgmestre, Pascal Jacquiez :
Nous sommes vraiment juste à côté. Nous sommes à 500 mètres du projet. Ce projet a été très mal ficelé. Il y a beaucoup de manquements, que ce soit au niveau de la sécurité, au niveau des produits qui vont être traités.
Rappelez-vous, il ya quelques semaines, Français et Belges avaient manifesté pour montrer leur opposition à l'installation de cette usine. Hormis Doische, les neuf communes françaises et belges appelées à se positionner ont remis un avis négatif. En France, même la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse, dont l'avis est crucial, a voté contre. Á Doische, on craignaient surtout le charroi routier, ajoute l'élu :
Une bonne partie des produits vont venir de la France. Qu'est-ce qu'ils vont faire ? De Charleville, ils vont monter à Couvin. Á Couvin, ils vont prendre la E420 pour aller sur Philippeville, puis ils vont descendre sur Doische. On aura tous les transports qui vont passer sur Doische. Au total, il faut compter plus ou moins entre 150 et 180 camions aller-retours par jour.
Viroinval a aussi voté contre l'installation de l'usine
Bien que plus éloignée du projet, Viroinval a aussi voté contre le projet lors de son dernier conseil communal. Pourtant, la Commune n'avait pas été invitée à remettre un avis officiel comme Doische, mais ses habitats et leur bourgmestre ont tenu a signifier leur opposition, détaille le bourgmestre, Baudoin Schellen :
On a réagit à ce projet parce qu'il y avait la possibilité que des particules toxiques s'échappent dans l'air. L'air se déplace évidemment sur des distances qui sont beaucoup plus importantes. On n'est pas contre un projet industriel sur Givet, mais il faut qu'il soit raisonnable et qu'il puisse répondre aux attentes des citoyens qui se trouvent autour. Il faut faire une analyse objective. Il ne faut pas être contre tout, systématiquement, mais à un moment donné, il faut avoir les dossiers qui sont construits et en entier pour pouvoir avoir une vision positive d'un projet. Ce n'était pas le cas ici.
Ces avis, tous négatifs, seront remis à la commissaire enquêtrice qui les transmettra au Préfet des Ardennes. Il décidera d'accorder ou pas le permis. D'ailleurs, en cas d'avis négatif du Préfet, le projet n'est pas forcément terminé. L'entreprise pourrait introduire un recours motivé ou arriver avec un tout nouveau projet. Ce dernier devra alors faire l'objet d'une nouvelle demande de permis.