Il n'y aura pas de nouvelle école à Basse-Enhaive. L'échevine de l'enseignement a annoncé la nouvelle aux parents à travers un courrier déposé dans les mallettes des enfants. Pourtant, cela fait 5 ans que les habitants attendent cette école promise et que pour l'instant ils déposent leurs enfants sur l'implantation de Froidebise, rouverte pour eux. Les habitants ont lancé une pétition pour tenter de faire bouger les lignes, mais le budget pour les travaux manque.
Depuis 2020, l'ancienne école de Basse-Enhaive, autrefois un lieu d'apprentissage et de rassemblement pour la communauté locale, n'est plus qu'un souvenir. Détruite en raison de la présence de champignons dangereux sur ses murs, elle devait être reconstruite à proximité de son emplacement d'origine. Cependant, faute de budget, ce projet ne verra jamais le jour, laissant les habitants et les parents, comme Valérie Collard, dans la déception et la frustration :
On sent qu'on est un peu abandonné les politiques. J'ai vraiment la sensation qu'on ne peut pas leur faire confiance, encore une fois. Ils nous ont promis que cette école serait reconstruite. Que quand ils auraient choisi le promoteur sur le terrain, l'école serait construite. Il nous ont dit que ça serait une des conditions du permis de construire. Cette école, d'ailleurs, fait partie des conditions d'acceptation du permis unique. Toute la procédure a été faite avec l'école et elle figure aujourd'hui encore dans le dossier, exprime Valérie Collard, mère de famille résidente de Basse-Enhaive.
En fait, dans le permis, l'entrepreneur s'engageait à construie le bâtiment. L'aménagement intérieur devait être fait aux frais de la commune. C'est donc cette partie qui ne se fera finalement pas. En l'absence de l'école promise, les élèves de Basse-Enhaive se rendent chaque matin au site de Froidebise en bus.
Froidebise avait fermé à cause de la vétusté
Bien que rouvert en 2019, ce site avait initialement été fermé pour des raisons de vétusté. Désormais, cette implantation temporaire semble devenir semi-permanente, laissant les parents et les résidents perplexes quant à l'avenir de l'éducation dans la région.
Pour Christine Halut, échevine en charge de l'éducation, la décision de ne pas reconstruire l'école de Basse-Enhaive découle de priorités financières :
Nous avions des écoles qui nécessitaient des travaux en urgence : l'école de Bonnine, dont les modules étaient très vieux et vont être remplacés cette année. L'école centenaire à Bouges qui est une école qui a un problème de stabilité. Donc cette école doit être détruite et reconstruite. Á Flawinne, il y avait aussi des modules qui ne peuvent plus être utilisés et donc on rénove la conciergerie, explique-t-elle.
La disparition de l'école de Basse-Enhaive représente également une perte pour le tissu social de la communauté, comme le souligne Donatienne Gautier, Présidente du comité de quartier de Basse-Enhaive :
C'est un lieu où les habitants pouvaient se rencontrer aussi bien que les parents d'élèves. Parce que dans le quartier, il y a des logements sociaux en partie, et beaucoup de parents proviennent de ces logements sociaux. L'école permettait de se rencontrer. La deuxième chose, c'est qu'au sein de cette école, il y avait beaucoup d'activités qui étaient organisées par le comité et aussi par la maison de quartier. On avait des bourses aux vêtements par exemple. Quand l'école a été détruite, c'est pas compliqué, tout ce qui nous permettait de gagner de l'argent et de rassembler la population, les habitants du quartier, ça a disparu.
Face à cette situation, les parents et le comité de quartier ont lancé une pétition pour tenter de faire pression et de changer la décision. Cependant, pour l'instant, aucune intention de réévaluer cette décision n'a été exprimée par l'échevinat de l'enseignement namurois.