Deux points supplémentaires à l’ordre du jour ont fait couler beaucoup d’encre au conseil communal d’Assesse.
Ambiance électrique et salle comble ce jeudi soir pour clôturer la séance du conseil communal d’Assesse. Si la quarantaine de personnes présentes attendaient avec impatience les points supplémentaires à l’ordre du jour, la séance de ce 30 mai était avant tout placée sous le signe des finances, période oblige. Le budget du CPAS et celui de la commune étaient tous deux au programme, sous la supervision de la directrice financière, Caroline Etienne. Et bonne nouvelle pour la commune d’Assesse et ses 7320 habitants, un résultat positif de 1.738.430 euros ressort pour l’année 2023, contre 1.255.000 euros en 2022. Madame Étienne n’a d’ailleurs pas hésité à rassurer tout le monde en disant "que la prochaine législature pourra débuter sereinement son travail puisque la situation est saine en vue du budget 2025". 550.000 euros de recettes seront mis en réserve en prévision de dépenses plus conséquentes dans les années à venir, notamment pour subsidier en partie le projet du nouveau dépôt communal, qui a d’ailleurs été présenté par Paul-Bernard Lessuise, échevin des Finances (ACOR+). Un nouvel atelier qui se chiffrerait au total à 3.100.000 euros, avec, pour rappel, un subside de 550.003 €, qui s’inscrit dans le cadre du programme d’investissements communaux. L’auteur de projet est désormais connu, il s’agit du bureau d’architecture liégeois AIUD (Architecte – Ingénieur – Urbaniste – Designer).
Bonne nouvelle également pour le CPAS, qui clôture 2023 avec un résultat budgétaire en boni de 359.101 euros, tous services confondus. Un budget qui avait d’ailleurs été bien évalué, puisqu’un taux de réalisation de 88% en ressort pour les dépenses, contre 94,86% pour les recettes.
Si d’autres points plus succincts ont été rapidement expédiés, à l’instar des différentes AG des intercommunales, de l’acquisition d’un broyeur de branches, ou encore de l'installation de portes coupe-feu dans les écoles de la commune, deux points supplémentaires tenaient en haleine le public présent.
Le premier, présenté par Gilles Graindorge (Conseiller communal - ALN), visait à faire avancer le dossier d’un local fixe pour l’unité scout de Courrière. Alors que le point de droit de superficie avait déjà été voté en décembre dernier, les scouts s’impatientaient de ne pas voir arriver la convention. L’unité va récupérer deux modules, d’un total de 240 m², de l’école libre d’Assesse, et la commune lui met à disposition un terrain communal qui a été aménagé au préalable, en bordure du bois didactique de Courrière. Mais le précieux document est toujours en cours de rédaction auprès de l’Étude Notariale Declairfayt. Or, scouts, parents et enfants souhaitent que le dossier soit réglé avant les vacances d’été pour préparer au mieux la rentrée de septembre. Jean-Luc Mosseray (Bourgmestre - ACOR+) assure que les papiers arriveront sous peu et que les parties concernées seront contactées pour prendre connaissance de l’acte notarié avant validation par le conseil le 25 juin prochain, comme l’a demandé Sébastien Humblet (Conseiller - ALN).
Le dossier du Bois Robiet une nouvelle fois reporté
Mais le point que tout le monde attendait était sans conteste celui du Bois Robiet. Lors du conseil communal de mars dernier, le collège devait se prononcer sur un règlement communal visant à préserver les habitats d’espèces protégées sur un périmètre de 3 hectares au Bois Robiet (Sart-Bernard). Le but étant bien entendu de préserver ce site contre l'installation d’une usine à tarmac. À l’époque, 13 mandataires avaient voté pour le report du point, afin de prendre le temps d’analyser les risques encourus par la commune plus en profondeur, notamment sur le plan financier, étant donné que le bien est devenu privé suite au rachat de la parcelle par les “Enrobés Namurois”.
Et ce jeudi soir, le groupe Écolo, par la voix notamment de la présidente du conseil, Caroline Dawagne, souhaitait faire passer ce règlement communal pour assurer la protection des sites de grand intérêt biologique du Bois-Robiet, mais aussi de la zone humide de Baive. Au total, la commune en compte dix sur son territoire. Sept étant en partie situés sur les communes voisines, alors que la Vallée du Samson est déjà répertoriée comme zone Natura 2000.
Les deux collectifs citoyens “Covisart” et “N931” étaient également partie prenante de ce dossier, puisque plusieurs de leurs membres avaient intégré un groupe de travail, composé des membres de la majorité, de l'opposition ainsi que deux représentants de la commission consultative d'aménagement du territoire et de mobilité.
Mais alors que le groupe Écolo voulait voter ce règlement communal une bonne fois pour toutes (ce qui aurait d’ailleurs été une grande première Wallonie), les groupes ACOR+ et ALN se montraient plus prudents. Si tous s’accordent à l'unisson pour rappeler le front commun que forme le collège contre l’usine à tarmac, Marc Pierson (Conseiller - ALN), se questionnait sur la “précipitation surprenante dont faisait preuve Écolo pour faire passer ce point après avoir été au pouvoir durant 2 législatures”. Le bourgmestre, Jean-Luc Mosseray, se désolait de la dynamique du groupe de travail, puisque selon lui, “une partie souhaite imposer son point de vue et non échanger des idées”. Les dédommagements financiers auxquels pourrait s’exposer la commune, et les zones d’ombres qui subsistent autour du dossier étaient également au cœur des réticences d’ACOR+ et ALN.
Coup de théâtre ensuite au moment où l’on se dirigeait vers le vote de ce règlement communal inédit, le bourgmestre a pris la parole pour rappeler un point du règlement d’ordre intérieur (Article 10 & 12 point C). “Chaque point de l’ordre du jour donnant lieu à une décision doit être accompagné par un projet de délibération”, ce qui n’avait pas été fait par le Groupe Écolo. Conséquence directe : juridiquement parlant, le point ne pouvait être voté ce jeudi soir. Il est donc reporté (une nouvelle fois) au prochain conseil communal.
Rendez-vous le mardi 25 juin prochain pour, ce que beaucoup de citoyens d’Assesse espèrent, une issue définitive quant au vote de ce règlement communal, et à la sauvegarde des sites de grand intérêt biologique sur le territoire assessois.