À Andenne, la liste PSD@ de l'actuel bourgmestre Claude Eerdekens a connu plusieurs défections fin août. Quatre candidats sont partis parce qu'ils étaient en désaccord avec la façon de faire de la politique au sein de ce groupe. Griefs avancés : absence d'écoute en interne, manque de concertation des citoyens. Des accusations rejetées en bloc par le bourgmestre d'Andenne.
Elles nous ont donné rendez-vous à l'écart de la maison communale, le long de la Meuse. Nous rencontrons Natacha François et Aurore De Beys. Elles ont quitté fin août la liste PSD@ du bourgmestre Claude Eerdekens pour créer une liste dissidente. Son nom : 5300. Ces femmes, mandataires communales PSD@ sous cette législature, n'étaient plus en phase avec la façon de faire de la politique au sein du groupe de Claude Eerdekens. Natacha François, porte-parole de la liste 5300 :
"On a quitté le groupe à cause du manque de liberté d'expression, du manque d'écoute. On aurait souhaité pouvoir poser des dossiers sur la table et qu'ils soient suivis par le Collège. On avait l'impression de n'être que des presse-boutons".
Manque d'écoute, manque de liberté d'expression ? "Absolument pas", réplique le bourgmestre d'Andenne, qui voit dans la défection de certaines d'autres raisons:
"Moi, je reste abasourdi, ébahi que l'on quitte une liste parce que par ego, on estime que les places, qui avaient été proposées et admises à l'unanimité dans nos instances, ne conviennent pas".
Réplique de Natacha François :
"Je démens formellement. On sait tous que le système de dévolution des cases de tête n'existe plus. Et si un citoyen veut nous trouver sur la liste, il cherche et nous trouve. Et cela ne nous pose vraiment pas de problème".
Autre raison avancée par la dissidence : le manque de concertation de la population dont ferait preuve la majorité, notamment dans le projet d'urbanisation de la plaine Danton. Natacha François :
"On doit pouvoir sentir le pouls de la population sur ce dossier pour mener un projet qui soit concerté, pour que les citoyens et les futurs habitants puissent y vivre dans un cadre qu'ils ont choisi".
Claude Eerdekens, bourgmestre d'Andenne :
"La population a été concertée dans le cadre de l'enquête publique qui doit avoir lieu conformément aux règles décrétales à Andenne".
La relation majorité / opposition n'est pas en mode Roméo et Juliette. On est plus proche de la guerre des roses. La manière de traiter la minorité est aussi un argument avancé par la dissidence. Natacha François :
"J'étais extrêmement mal à l'aise d'être en face des conseillers de l'opposition lorsqu'ils se faisaient incendier et de pouvoir ensuite encore les regarder dans les yeux. Après les conseils communaux, il arrivait souvent que nous parlions aussi avec les conseillers communaux d'opposition. On leur disait que nous estimions qu'une politique saine, c'était justement avoir des débats sains".
Et aux dissidents de regretter l'absence de renouvellement après 50 ans de mayorat. Une critique claire quant à la présence de Claude Eerdekens, maïeur depuis plusieurs décennies. L'intéressé rétorque:
"Pratiquer le dégagisme, c'est du Trumpisme qui ne dit pas son nom".
Des représentants de la liste PSD@ et de la liste 5300 se retrouveront sur le plateau de Boukè.
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