Une nouvelle exposition au Musée Rops à Namur est consacrée au cercle des femmes peintres 1888-1893. Ce collectif actif dans le monde de l'art belge à la fin du 19e siècle a organisé quatre expositions dans le musée moderne de Bruxelles. Originalité : une graveuse éclaire les oeuvres du passé avec ses créations contemporaines.
Le cercle des poètes disparus, vous connaissez certainement ce film. Par contre, si on vous demande si vous connaissez le cercle des femmes peintres, là, cela coince sans doute ! Vous en saurez plus grâce au musée Rops.
“Nous souhaitions remettre à l'honneur ce collectif qui est le premier groupe d'artistes belges qui soit 100 % féminin et nous souhaitions également remettre à l'honneur les tableaux peints par les artistes qui étaient membres et qui ont participé à cette aventure inédite”. Denis Laoureux, commissaire de l'expo "Le cercle des femmes peintres 1888-1893.
Exposition à Bruxelles et Chicago!
Fin du 19ième siècle, ce cercle qui regroupait environ 80 femmes a exposé à plusieurs reprises leurs oeuvres au musée moderne de Bruxelles. Un petit événement car à cette époque la femme artiste n'était pas considérée:
"Être artiste et femme au XIXᵉ siècle, c'est assez compliqué en raison des mentalités et des conceptions de l'époque qui considéraient que l'espace naturel de la femme était le foyer domestique et que la femme a comme destinée de faire des enfants et de s'en occuper. Et donc forcément, à partir du moment où vous avez une carrière d'artiste, ça implique que vous sortiez des limites de la maison".
Une cinquantaine d'oeuvres sont exposées au Musée Rops. Parmi elle, ce tableau qui a été retenu pour l'exposition universelle de Chicago en 1883:
"Une commission a été créée par l'État belge pour sélectionner les tableaux des artistes femmes qui iront dans les salles du Pavillon de la femme à Chicago en 1893. Parmi eux, celui d’Alix Danton".
Les membres de ce cercle peignaient principalement des fleurs. C'est qu'à l'époque l'art floral ne portait pas à la critique. Le commissaire de l'exposition évoque une anecdote qui conforte cela. Denis Laoureux nous parle d'une artiste qui a tenté d’exposer un tableau sur la prostitution:
“Dans le contexte d'une visite royale, on a retiré ce tableau pour ne pas prendre le risque de choquer le Roi Léopold II. Ce tableau a été retiré des salles et l'artiste a très mal vécu en fait cette forme de censure.Elle a donc intenté une action en justice pour que son tableau soit remis dans les salles.Malheureusement, elle a perdu son procès”.
Démarche contemporaine en lien avec le 19ième siècle
Les concepteurs de cette exposition ont voulu lui donner une touche contemporaine en y associant une artiste qui aborde aujourd'hui les mêmes thématiques comme l'art floral ou encore le paysage. Cet artiste s'appelle Kikie Crèvecoeur. Une artiste qui fait de la gravure sur gomme entre autres:
“On voit des empreintes de linogravure et des gommes gravées. Ce sont des gommes d'écoliers que je grave, que j'émiette et qui sont reproduits ici".
"Le Cercle des femmes peintres", une exposition à voir au Musée Félicien Rops jusqu'au 8 septembre.
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