En 2014, les pompiers de Namur quittaient leur veille caserne de la Rue des Bourgeois pour un bâtiment neuf à Jambes. Dix ans après, qu'est-ce que cela a changé pour ceux qui ont vécu aussi entretemps la réforme des zones de secours.
120 pompiers travaillent à la caserne de Jambes. Une caserne qui n'a rien à voir avec l'ancienne située Rue des Bourgeois à Namur. C'est clair, le neuf, c'est mieux. Ceci dit, les anciens ont un peu une nostalgie "bourgeoise". Jean Pichon, un sergent qui compte 30 ans de service:
"Au niveau de l'outil, clairement, la nouvelle caserne, c'est quand même une vraie évolution, quelque chose de beaucoup plus performant, beaucoup plus grand et organisé. Au niveau de l'âme, par contre, tous les anciens vous diront qu'il y avait une certaine âme dans notre ancien bâtiment. Une âme que nous n'avons plus ici".
Un sentiment partagé par l'Adjudant Laurent Lombart:
"Avant 2014, on était centralisé dans Namur. Je me souviens qu'on avait la foire qui était quand même une activité intéressante. On avait les croustillons. Et puis il y avait quand même tout l'ancien bâtiment, l'ancienne boulangerie militaire, et on pouvait regarder par la fenêtre. On voyait des choses. Ici, il n'y a pas grand chose à voir!".
Des adaptations suite à la création de la zone Nage
Peu après l'installation dans le bâtiment jambois, il y a eu la mise en place des zones de secours. Les pompiers de Namur ont été intégrés dans la zone NAGE qui comporte dix communes namuroises. À l'époque, cette réforme suscitait des inquiétudes. Dix ans après, le Colonel Bocca estime que cette réforme est globalement bien digérée par ses hommes:
"Je pense que l'ambiance est quand même assez bonne actuellement. Mes hommes ont pu voir qu'ils n'ont rien perdu au niveau salarial dans cette réforme. Quant au niveau du fonctionnement, il y avait des craintes de collaborer avec d'autres services incendie, notamment de Gembloux. Au final, on constate que tout se passe globalement bien même s'il y a encore des petites problèmes. Il faudra encore un peu de temps pour que tout ça soit réglé. Mais les craintes qui étaient présentes au début, c'est vrai qu'elles ont disparu".
Cette caserne étant conçue avant la réforme, il a fallu après coup y amener des adaptations répondant aux besoins de la zone. Colonel Bocca, commandant de la zone Nage:
"Il a fallu accueillir différents services logistiques, notamment ceux des autres casernes d'Andenne et de Gembloux. Il a fallu aussi accueillir du personnel administratif. On a dû créer une extension qui a été construite un peu après la réforme".
Une décentralisation pas problématique
Le fait de délocaliser la caserne à Jambes suscitait à l'époque quelques inquiétudes quant à la rapidité d'intervention en centre ville. Une crainte accentuée par le passage à niveau de Jambes. Signalons que le gestionnaire du réseau ferroviaire, Infrabel a toujours la volonté de le remplacer par un passage routier aérien. En attendant, la configuration actuelle n'inquiète pas le chef des pompiers.
"On s'est adapté. Avec nos gros véhicules, on passe d'office par la Chaussée de Liège vers l'Avenue de Liège pour partir en intervention dans le centre par exemple. Mais au niveau des statistiques, on a pu prouver en tout cas que la majorité de nos interventions n'était pas dans le centre de Namur. Donc ça ne porte pas à conséquence. Et puis, d'ici, on peut rapidement rejoindre la Nationale 4 et l'E411".
Cette nouvelle caserne était nécessaire pour le confort de ces pompiers dévoués à secourir la population. Chaque année, les pompiers de la zone réalisent 5000 interventions et 19 000 aides médicale urgente.