La nouvelle Ministre des Médias Jacqueline Galant part à la rencontre des médias de proximité. Ce jeudi, elle a visité les studios de Boukè. Des représentants d'autres télévisions locales comme Canal zoom et TV Com étaient également présents. Financement, synergies ou encore fusion, autant de thèmes qui ont été abordés autour de la table.
Réformer les médias de proximité, c'est la volonté de Jacqueline Galant. Avant de déposer une réforme sur la table, la ministre des Médias compte partir à la rencontre des acteurs de terrain. Elle a fait étape ce jeudi à Boukè. Jacqueline Galant, ministre des Médias à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
"Je pense qu'il faut vraiment une évolution des médias de proximité si on veut assurer leur pérennité. Je pense qu'il faut vraiment apprendre à travailler ensemble. Et ici, c'est un bon exemple de synergie et de bonne collaboration".
Des collaborations. Boukè en a avec Canal Zoom mais aussi TV Com. Michaël Van Cutsem, Président du Conseil d'administration de Boukè:
"On est assez bien avancé car on a un département marketing commun. Les médias de proximité doivent aussi vivre de production et de soutien commercial. Boukè, Canal Zoom et TV Com vont voir de potentiels clients sur l'ensemble de l'axe Brabant wallon-Namur, à l'exception de la zone sud est de Namur".
Autre collaboration soulignée par Fabian Losange, Président du Conseil d'administration de Canal Zoom:
"Canal Zoom et Boukè parviennent à trouver des synergies plus importantes encore par exemple dans les départements administratifs. On met sur pied pour le moment le partage de la direction générale. La directrice générale de Boukè va devenir aussi la directrice générale de Canal Zoom. En tout cas, on travaille sur cette idée".
Des choses à changer en matière de financement
Parmi les points abordés, le financement des médias de proximité. Ils vivent principalement grâce à des subventions publiques. À Boukè, cela représente par exemple environ deux millions d'euros. La plupart de cet argent provient de subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie. Mais il y a aussi une petite part de subsides communaux. À Boukè, ces derniers représentent 13,9 % des subventions publiques. Dans ce domaine, ne faudrait-il pas régler certaines choses ? Par exemple, est-ce normal que des communes décident de ne plus accorder de subsides aux médias de proximité?" Réponse de Jacqueline Galant:
"Je trouve que quand on bénéficie d'un service public, c'est normal qu'on participe au financement de ce service. Se retirer d'un média de proximité, c'est assez particulier comme fonctionnement. Et donc ça aussi, ce sera une piste sur laquelle nous devrons travailler".
Le Président du CA de TV Com était aussi présent. Stéphane Crusnière a interpellé la ministre sur les règles de financement:
"Il y a plusieurs moyens de financement qui viennent de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des pouvoirs locaux, que ce soit de la province ou des communes, et c'est vraiment disparate sur l'ensemble des télés locales. Je pense qu'une uniformisation des modes de financement serait profitable pour l'ensemble des médias. Nous avons les mêmes obligations vis-à-vis du CSA, vis-à-vis des pouvoirs publics. Or, nous n'avons pas les mêmes moyens. Par exemple, là où nous recevons 0,50 euros par habitants à TV COM, ce montant peut être nettement supérieur ailleurs". (NDLR: signalons que TV Com est bien soutenu par la Province du Brabant Wallon alors que certaines télévisions locales n'ont pas de subsides provinciaux comme Boukè par exemple).
Trop de médias de proximité en FWB?
Il y a douze médias de proximité en Fédération Wallonie-Bruxelles. Est-ce trop ? Il ne doit pas y avoir de tabou sur cette question, estime la ministre Galant:
"On arrivera peut-être à des fusions, mais c'est prématuré d'en parler. Et c'est pour ça que je veux vraiment faire la visite de l'ensemble des médias de proximité. Et à l'issue de l'ensemble de ces visites, mettre en place un groupe de travail et essayer de concrétiser une co-construction pour aboutir à une réforme".
Faudrait-il diminuer le nombre de médias de proximité? Nous avons posé également la question à des responsables de télévision locale. Stéphane Crusnière, Président du Conseil d'administration de TV Com:
"Il y a trop de médias de proximité quand on voit certaines provinces où il y en a quatre. Je pense qu'il faudrait vraiment réfléchir à une diminution, mais garder quand même une spécificité par territoire et pas vraiment par province".
Laurent Losange, Président du CA de Canal Zoom. Canal Zoom qui est le plus petit média de proximité namurois:
"On n'a pas peur du mot fusion. Le tout c'est de voir ce qu'on met derrière. Tant qu'on peut garder une identité, tant qu'on peut garder un ancrage local, tant qu'on peut s'assurer que ce qui se passe dans nos régions est couvert. Je pense qu'on n'a rien à craindre. Si maintenant la fusion empêche de couvrir de l'actualité locale, alors effectivement, on n'est plus embêtés".
Si une inconnue demeure quant à leur nombre à l'avenir, le rôle important des médias de proximité est toujours reconnu car ils font partie intégrante du pluralisme des médias en Fédération Wallonie-Bruxelles.