On connait la chanteuse française Zaho de Sagazan, on connait moins son papa, Olivier de Sagazan, un plasticien et performeur qui réalise des oeuvres stupéfiantes à base d'argile. Le Centre culturel de Namur lui consacre en ce moment une exposition.
Spectaculaires, insolites, effrayantes, les œuvres d'Olivier de Sagazan happent le visiteur et l'emmènent dans un voyage animiste entre la vie et la mort. Questionner le vivant : c'est l'obsession artistique de ce biologiste devenu peintre-sculpteur.
Je pense que nous dormons tous. Nous avons oublié le caractère incroyable d'être, d'exister. Artaud a dit combien de fois leur faudra-t-il naître et mourir pour prendre conscience qu'ils sont vivants ? Eh bien moi, c'est un peu ça aussi, à ma petite mesure, c'est-à-dire le fait de prendre conscience que je suis en vie. Il faut transformer le réel pour prendre conscience de la singularité, de l'étrangeté, de la beauté de ce qui nous arrive.
Si un alien nous découvrait...
"Si un alien nous découvrait, il serait sûrement épouvanté et fasciné" dit Olivier de Sagazan. Son exposition s'intitule d'ailleurs : "De la Sainte-Face à la Tête-Viande", des sculptures et peintures à partir d'argile, réalisées parfois sur place pour l'occasion.
Je travaille vite, souvent mal. (rire) Le plus important c'est de donner l'impression justement du vivant dans une œuvre d'art. Et l'idée de faire comme ça, de créer à même le mur de l'exposition, une œuvre, enfin la démarrer, c'était pour donner la sensation justement qu'une œuvre d'art, ce n'est pas quelque chose de fini, c'est quelque chose qui est en création, c'est un processus.
Pour Olivier de Sagazan, le processus créatif est au moins aussi important que l'œuvre finale. A noter que le plasticien est également performeur. Du 28 janvier au 1ᵉʳ février sur le site des anciens Abattoirs de Bomel. Il se transformera en sculpture vivante en remodelant son visage à coup d argile de peinture, de branches et de paille, laissant libre cours à son inspiration du moment.