Ce printemps, il n'y aura pas que des élections politiques en Belgique. Du 13 au 26 mai, plus d'1,7 millions de travailleurs sont invités à voter à l'occasion des élections sociales. Ils vont pouvoir voter pour les candidats qui vont défendre leurs intérêts au sein de l'entreprise. La CSC a fait le point sur ces élections. L'occasion notamment d'évoquer les enjeux dans les arrondissements de Namur et de Dinant.
En Belgique, le taux de syndicalisation des travailleurs est élevé. Près de 50 %. C'est cinq fois plus que la France. Autant dire que les élections sociales constituent un moment important chez nous. Lionel Lizen, Délégué permanent interprofessionnel - CSC:
"Les élections sociales vont permettre dans les entreprises qui ont atteint le seuil, d'élire les délégués syndicaux et les représentants du personnel au Comité pour la prévention et la protection des travailleurs et au conseil d'entreprise.
Le conseil d'entreprise concerne plutôt les chiffres, le règlement travail, la politique commerciale et l'organisation du travail. Quant au CPPT, c'est plutôt les matières qui concernent la santé et la sécurité au travail, l'egonomie ou encore le bien être".
Il n'y aura pas des élections sociales dans toutes les entreprises!
"Effectivement. Il faut avoir un seuil de 50 travailleurs pour le comité de prévention et la protection au travail et de 100 travailleurs pour le conseil d'entreprise".
Diminution dans les commerces, augmentation dans les garages
Dans notre région, les enjeux de ces élections sociales sont nombreux. Exemple dans le secteur carrier comme nous explique Thibaud Poncé, Secrétaire régional CSC Bâtiment, Industrie & Energie:
"Au niveau des carriers, on a Sagrex, tout près de Namur qui pour 2026, va arrêter l'extraction de pierre. Et donc pour accompagner effectivement les travailleurs vers la sortie de leur emploi, c'est important qu'ils soient accompagnés par des délégués syndicaux et des représentants des travailleurs ".
Par rapport aux dernières élections sociales, la représentation syndicale a changé dans tel ou tel secteur. Elle a diminué dans le secteur du commerce. Exemple là où les magasins Delhaize ont été franchisés, il n'y a plus de représentants syndicaux. Par contre, dans le Namurois, les représentations syndicales sont apparues dans les garages suite à la concentration de nombreux concessionnaires au sein d'un même groupe. Le Groupe Steveny. Amélie RODRIGUEZ Y MERINO, Secrétaire régionale CSC METEA (Métal et textile) :
" Ce groupe vient d'acheter environ cinq concessions dans le namurois On arrive presque à 650, 700 travailleurs. Et donc, en terme de forces syndicales, évidemment, il est important qu'on soit présent pour représenter tous ces travailleurs. Donc, ça, c'est positif pour nous. Auparavant, ces concessions indépendantes avait 15 à 20 travailleurs à peine. Conséquence: nous ne pouvions pas alors installer un organe de CPPT ou de conseils d'entreprise, ni même désigner une délégation syndicale".
Contrats précaires, syndicats affaiblis?
Une tendance inquiète la CNE. Les contrats précaires sont de plus en plus présents dans le monde du travail. Cela affaiblit la force syndicale. Evelyne Zabus, Permanente principale Namur-Luxembourg Centrale nationale des employés (CNE):
"C'est assez problématique au niveau des élections sociales. Et cette catégorie de travailleurs est de plus en plus représentative dans l'entreprise. Ce sont toutes des personnes qui évidemment ne sont pas en capacité de se présenter comme candidats aux élections et qui en plus, peuvent rarement participer au vote puisqu'elles ne sont plus présentes dans l'entreprise au moment des élections sociales".
Signalons qu'il ne faut pas être syndiqué pour pouvoir voter aux élections sociales. Seule contrainte, être dans l'entreprise depuis au moins trois mois. Alors, travailleurs aux urnes du 13 au 26 mai prochain!