En 2018, le PTB avait fait son entrée pour la première fois dans l'assemblée provinciale namuroise en décrochant son premier siège. Mais un an après sa représentante avait décidé de rejoindre le ps. 2024: le parti communiste va tenter de revenir au conseil provincial. Si ce parti défend ce niveau de pouvoir, il n'est pas tendre par contre dans son programme à l'égard de l'Institution provinciale.
26 644! C'était le score électoral du PTB aux élections provinciales de 2018 soit près de 9%. Grâce à ce score, ce parti d'extrême-gauche avait décroché un siège à l'assemblée provinciale. Un siège perdu rapidement suite au départ de Patricia Van Muylder qui l'occupait. Un départ pour... le ps car l'élue reprochait que tout se décidait au niveau des cadres du parti et qu'elle n'avait pas droit au chapitre.
De l'eau a coulé sous les ponts depuis. ll y a eu des scrutins en mode "grands soirs" (les régionales de 2019) et d'autres plutôt en mode "on aurait espéré mieux" (les régionales de 2024). Quoi qu'il en soit, le PTB présente à nouveau des candidats à l'étage provinciale ce dimanche 13 octobre: la jeune Eline Bouillon dans le district de Namur (photo), Régine Gattegnon dans le District de Gembloux ou encore Marie Giet dans le District d'Andenne.
Pour une province éthique et démocratique
Dans son programme, le PTB rappelle qu'il est important de défendre ce niveau de pouvoir intermédiaire entre les communes et la Région wallonne:
"Défendons ce niveau de pouvoir, ses plus de 1500 agents, ainsi que les services publics qu'il rend à la population".
Le PTB avance qu'il faut remettre l'éthique au centre du village provincial:
" Ce niveau de pouvoir doit être exemplaire en termes d'éthique et de transparence, notamment en fondant un bureau indépendant chargé de contrôler la bonne gestion des deniers publics de la province, de lutter contre la corruption et d'empêcher tout conflit d'intérêt. L'exemple récent d'un vol d'au moins 380 000 euros dans les caisses de la Province de Namur démontre toute l'urgence de la mise en place d'un tel bureau".
Dans cette campagne, tous les partis évoquent la démocratie participative. En la matière, le PTB propose que les grands plans de développement provincial soient soumis à une consultation citoyenne:
"Pour nous, il est inconcevable qu'un SDT ou qu'une maison administrative provinciale soient conçus sans l'implication des habitants de la province".
"Sommes-nous à l'heure d'été ou à l'heure d'hiver?" À cette question, le PTB répondrait : "Nous sommes à l'heure citoyenne!" Le PTB déplore que le conseil provincial n'ait pas connu une seule interpellation citoyenne. Il propose d'y remédier:
"Nous ferons la promotion de cet outil d'expression citoyenne et instaurerons "une heure des questions" au début de chaque conseil provincial".
"Les élus gagnent trop!" C'est un discours souvent martelé par le PTB. Pas de raison, pour lui, de ne pas tenir ce discours à l'échelon provincial:
"Le Crisp évalue le salaire mensuel net d'un député provincial à 5890 euros. Nous proposons de réduire ce salaire de moitié afin de le rapprocher davantage du salaire médian en Belgique".
Une province à l'accent suédois
Non, le parti communiste ne propose pas l'installation d'un Ikea dans le Namurois. Il propose bien mieux pour le personnel provincial:
"Nous souhaitons que la Province initie des expériences pilotes de réduction collective du temps de travail sans perte de salaire en concertation avec les organisations syndicales. La semaine de 30h a été mise en application à Göteborg en Suède avec succès".
Enseignement et culture
Impossible d'être exhaustif dans cet article. Mais épinglons quelques propositions dans les domaines de la culture et de l'enseignement. Le PTB propose de généraliser la gratuité des musées des Arts anciens et Félicien Rops. Why not? "Si Londres peut le faire, pourquoi pas Namur" s'interroge ce parti.
Le parti qui, au passage, dénonce "une instrumentalisation politique de certaines structures":
"Cette instrumentalisation augmente les frustrations chez de nombreux artistes et de créateurs exclus de l'accès à l'enveloppe budgétaire consacrée à la Culture. Outre une augmentation de cette enveloppe, le PTB plaide pour une gestion plus participative et transparente de l'administration de la culture en impliquant notamment les artistes et les créateurs dans l'élaboration des plans et des budgets".
Dans le domaine de l'enseignement, le PTB inscrit sur son tableau programmatique la nécessité de renforcer la formation générale dans l'enseignement qualifiant tout en soulignant que "la revalorisation de ces filières qualifiantes restera un voeu pieux s'il n'est pas accompagné par un véritable plan de rénovation global et pluriannuel de l'ensemble des bâtiments scolaires".