Il est difficile pour certains élèves qui sortent de secondaire de savoir quel chemin emprunter. Poursuivre des études, une formation qualifiante, se lancer dans le monde du travail… Un choix cornélien, qui se complique encore pour ceux qui sortent de l’enseignement spécialisé et sont, généralement, moins bien informés sur les voies qui s’offrent à eux. C’est pour venir en aide à ces étudiants sortants que l’équipe éducative de la Calamine à Philippeville a organisé son premier “Salon de l’insertion socioprofessionnelle”.
A l'année, la Calamine de Philippeville accueille une centaine d'élèves aux profils divers. Ils peuvent être atteints de déficiences intellectuelles légères, modérées, ou sévères, de troubles du comportement, de la personnalité ou de l'apprentissage, et sont donc dans l'enseignement spécialisé. Ce vendredi, leur école s'est mobilisée pour venir en aide à ceux qui terminent leurs parcours scolaire. La directrice, Geneviève Malbrouck nous explique.
C'est très compliqué pour eux de pouvoir aller trouver la bonne information déjà au niveau de l'endroit où aller chercher. De plus, les salons classiques qui leur sont proposés, le SIEP par exemple, sont plutôt orientés vers des enfants qui sortent de l'enseignement ordinaire et pas d'autres types de population.
Et l'assistante sociale de l'école, Mélanie Di Santo, ajoute :
Ils ont du mal à trouver les bons mots pour poser des questions. Parfois, ils ne comprennent pas non plus les réponses données, parce que les termes utilisés ne sont pas toujours adaptés. Et donc ici, l'avantage, c'est que les exposants présents ont l'habitude de notre public donc les interactions se font toutes seules. C'est une première, mais ça a l'air de très bien fonctionner, donc on est plutôt contents.
Une vingtaine d'exposants sont présents des centres de formation, des services d'accueil et d'hébergement, mais aussi des entreprises de travail adapté (ETA). C'est le cas pour l'Atelier Cambier de Jumet qui recherche des stagiaires et pourrait même offrir des contrats dans les secteurs du conditionnement, du nettoyage ou de l'Horeca. Souvent, les mêmes interrogations leur reviennent, Sylvie Caron, nous l'explique :
Ils ont un peu peur parce qu'ils veulent savoir quelles sont les tâches qu'ils vont devoir réaliser, ce qu'ils vont faire si jamais ils ne se plaisent pas et s'ils peuvent arrêter.
Pour autant, ces peurs ne freinent pas tous les élèves et certains ont même trouvé en l'Atelier Cambier un potentiel employeur. L'ergothérapeute de cette ETA le confirme :
On a déjà eu des écoles qu'on connaît, mais aussi d'autres qu'on ne connaît pas encore, avec de nouveaux profils de jeunes qui vont venir nous voir. Mais aussi une personne qui est venue se présenter avec son cv pour trouver un emploi. Donc la matinée se déroule très bien.
Côté élèves, le constat est le même. Petrouchka et Azilys, par exemple, ont trouvé de quoi élargir l'éventail des possibilités qui s'offriront à elles dans quelques mois.
On peut donc dire que cette première édition est un beau succès car elle aura permis aux différents exposants d'entrer en contact avec un public scolaire qu'ils côtoient peu. Un public d'autant plus large que quatre autres établissements d'enseignement spécialisé des environs ont répondu présent.